Festival de Montier-en-Der : la folie Steve Mc Curry, "le photographe de l'Afghane aux yeux verts"

Invité d'honneur du 25e festival de la photo à Montier-en-Der (Haute-Marne), le photographe américain Steve Mc Curry est une idole pour certains visiteurs venus de loin pour le voir.

Un an de négociation, des mails, des appels, des sueurs froides, jusqu'au dernier jour, et surtout contact précieux : un photographe américain qui connaissait le festival de Montier en Der et a joué les entremetteurs pour convaincre Steve Mc Curry de venir des Etats-Unis se perdre pendant trois jours près du lac du Der en Haute-Marne. Au festival international de la photo animalière qui fête ses 25 ans en 2022. Le voilà donc à 72 ans, assis sur une table en bois, face à un public averti qui connaît ses photos par coeur. 

Le visage mystérieux, souriant parfois, son regard est perçant. Steve Mc Curry est donc là. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez forcément sa photo "iconique" qui aimante les visiteurs. Cette Afghane aux yeux verts, "durant la Guerre d'Afghanistan, elle a été forcée de quitter le pays et c'est dans un camp de réfugiés au Pakistan que le journaliste Steve McCurry l'a photographiée en 1984", précise le journal National Geographic qui a publié la fameuse photo.

"Photographe de la couleur"

Les organisateurs du festival international de la photo animalière lui ont carrément consacré un bâtiment entier. La halle au blé regorge de photographies grand format du célèbre reporter. On y voit des visages, des regards, toujours ces couleurs qui impressionnent. Certains passionnés comme Gilles sont venus de Chartres rien que pour serrer la main du photographe et lui faire dédicacer un livre. "C'est l'un des plus grands photographe vivants. Toutes ses images sont magnifiques. Il suffit de voir ses clichés, ils sont différents de tout ce qu'on peut voir. La couleur, ses portraits, sont forts. C'est une belle personne et la personne photographiée le voit", confie-t-il, ému. Tenant dans un sac un livre de photos du maître, au format géant, numéroté à 3 000 exemplaires. 

Serge, lui, vient de Marseille, comme chaque année passer trois jours au festival. "Steve Mc Curry, c'est un immense reporter. Il a fait des images de guerre et de la vie courante. C'est extraordinaire. Notamment cette jeune Afghane qu'il a d'ailleurs retrouvée, l'a fait connaître. Mes fils aiment ses photos, je suis content de l'avoir vu. Je ne savais pas qu'il serait aussi accessible". Comme lui, ils sont des centaines à faire la queue pour se faire prendre en photo avec Steve Mc Curry. Les organisateurs du festival eux aussi ont le sourire. 

Trois ans d'attente

"Cela fait trois ans qu'on veut le recevoir ici. C'est essentiel pour notre festival qu'il soit là, et ne pas seulement proposer une exposition de ses photos", explique Régis Fournel, vice-président et coordinateur du festival de la photo nature de Montier-en-Der. "Steve Mc Curry est une star. Il ne photographie pas spécifiquement d'animaux, mais il a sorti un livre intitulé "Animals" et pour nous c'est une ouverture à autres choses et à un autre public. On a eu le même effet avec Mathieu Ricard ou Vincent Munier, qui attirent leurs propres fans". 

VIDÉO : l'interview de Steve Mc Curry

Photographe vivant sans doute le plus connu au monde, Steve Mc Curry s'est confié à France 3 Champagne-Ardenne. "Je fais des photos de nature pour montrer des chiens, des chats, des chameaux ou des éléphants, pour montrer comment ils coexistent avec l'Homme. Parfois c'est beau, parfois c'est triste. Je pense que nous devons avoir plus de compassion pour le vivant d'une façon générale. Au Koweit, il y a 30 ans j'ai vu des chameaux qui cherchaient de la nourriture pendant la guerre du Golfe, je les ai suivis et perdus de vue dans la fumée. Je voulais leur donner de l'eau, mais c'était difficile je ne sais pas ce qui leur est arrivé".

Pour le portrait de la jeune fille aux yeux verts, Sharbat Gula, qui avait 12 ans en 1984, il raconte que "c'était un moment où tous les éléments étaient réunis. La lumière, l'expression du visage, un moment incroyable qui a fait ressortir son humanité. C'était il ya 35 ans et c'est toujours aussi fort d'en parler aujourd'hui". Mariée à 13 ans, elle est devenue une maman de six enfants. Elle est encore aujourd'hui la réfugiée la plus célèbre du monde. 

"il y a une qualité contemplative ou méditative dans la photographie que je trouve être une sorte d'état paisible.

Steve Mc Curry

photographe

Né à Philadelphie, en Pennsylvanie, McCurry a d'abord étudié le cinéma à la Pennsylvania State University, avant de travailler pour un journal. Au bout de deux ans, McCurry a fait son premier voyages en Inde, avant de s'y rendre à de nombreuses reprises. Son parcours est immense. Pour lui, "il y a une qualité contemplative ou méditative dans la photographie que je trouve être une sorte d'état paisible. J'aime pouvoir voyager à travers le monde et découvrir différentes cultures et paysages".

Il a permis de prouver s'il le fallait que le festival de Montier en Der, était parvenu à l'âge de 25 ans, à se hisser au rang des rendez-vous incontournables de la photo dans le monde. "Ce festival est unique au monde, pour célébrer la nature et les animaux, je suis très heureux d'être là", résume le photographe américain. 

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