Automne 1918, a fin du conflit est proche et c’est une défaite annoncée pour l’Allemagne. Guillaume II le sent et tente le 25, de conserver l’Alsace Lorraine dans le giron de l’empire défait, lui offrant enfin l’autonomie réclamée depuis ½ siècle. Une région dans laquelle l’empereur a beaucoup investi, en témoigne le quartier de la Neustadt, qui vient d’être classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.
Au moment de l’intégration à l’empire allemand en 1871, le Reichsland Elsass Lothringen fraîchement nommé est une terre d’empire, régie directement par l’empereur contrairement aux autres Länder. En 1874, l’Alsace Lorraine obtient d’envoyer des députés au reichstag à Berlin. Et le 31 mai 1911 est promulguée la loi offrant à la région un parlement constitué de deux chambres. Elle peut donc décider de ses lois et de ses finances.
Mais rien n’y fait : 4 années de guerre auront définitivement rangé une majorité d’alsaciens de ce coté-ci du Rhin, des manifestations pro francais ont lieu d’ailleurs dans toute la région en octobre 1918. Marie claire Menges, une mulhousienne, témoigne à ce propos dans son journal : "on ne se gêne plus pour causer le français dans la rue" écrit-elle dans son journal intime. Le 25 octobre pourtant jour de la déclaration d’autonomie, l’abbé Haeggy, député au reichstag prononce le dernier discours d’un alsacien devant le parlement allemand.
Finalement la région est rattachée à la France avec la signature de l’armistice le 11 novembre 1918. Le 9 décembre, le président de la république Raymond Poincaré prononce un vibrant discours dans lequel il déclare : « l’Alsace et la Lorraine sont redevenues françaises… qu’il sont doux à répéter ces mots de rêves qui sont maintenant des mots de réalité… » Et la France et Strasbourg, d’hériter des bâtiments construits par Guillaume II.