Ils ont changé de vie - Ma nouvelle vie... d'épicière ambulante dans le sud de l'Alsace

Dans le sud de l’Alsace, Delphine Balland parcourt les villages avec sa camionnette. Elle va là où il n’y a plus ou peu de commerces. Elle privilégie les circuits courts, vend des produits d’agriculteurs locaux et du fait-maison. Elle a trouvé sa place en créant son métier.

 

Depuis un an et demi, la vie de Delphine Balland, 37 ans, ressemble enfin à ce qu’elle voulait vraiment faire. Après avoir exercé de nombreux métiers (bouchère, factrice, comptable, pâtissière, vendeuse, serveuse...), elle a trouvé celui qui lui convient vraiment: épicière ambulante. "Je suis fille de paysans, je vois combien les agriculteurs ont de mal à valoriser leurs produits, alors comme j'ai toujours aimé les marchés, je me suis lancée." C'était début 2018. Aujourd'hui, Delphine a enfin trouvé sa place et se sent épanouie.
 

Dans ma camionnette, je vais de village en village, surtout dans ceux où il n'y a plus rien, afin d'apporter un service aux personnes isolées. 
- Delphine -

 

Fromages, viandes, charcuteries, pains, bières, vins, bonbons (etc...) garnissent les rayonnages de sa petite camionnette. "Mon camion est un camion épicerie qui s’ouvre sur le côté. Comme les bouchers et boulangers d'autrefois, j’arrive dans un village, je klaxonne et les gens viennent avec leur cabas." 


Quel a été le déclic ?

"Je suis fille d’agriculteurs et j'ai vu combien cette profession a du mal à valoriser ses produits. J'ai voulu faire quelque chose pour eux, alors je me suis lancée. Il faut dire que petite déjà, alors que j'étais encore dans mon couffin, ma maman faisait des marchés et elle m'emportait avec elle. Plus tard, j’ai aidé ma tante à faire le marché. C'est une ambiance que j'aime. Mais j'ai d'abord exercé d'autres métiers. J'ai été comptable, bouchère, pâtissière, vendeuse, serveuse, factrice." 

Il y a huit mois, on m'a découvert un problème à l'oeil. Avec interdiction de passer ma journée face à un écran d'ordinateur
- Delphine -


"Il y a trois ans, j'ai fait un BTS de comptabilité, j'étais très contente mais il y a huit mois, on m'a découvert un problème à l'oeil. Avec interdiction de passer ma journée face à un écran d'ordinateur. J'ai eu l'impression qu'on m'enlevait tout. J'ai dû revoir ma situation professionnelle et mon mari ma dit: "Tu as fait tellement de métiers, regroupe-les pour en faire un seul." Alors, j'ai franchi le pas et aujourd'hui, j'ai ma SARL." 
 

Des produits respectueux de l'environnement

"Je ne vends que les produits de producteurs respectueux de l'environnement. Pour les yaourts, le lait, les fromages, j'ai sélectionné ceux qui ne donnent pas d'antibiotiques à leurs animaux. Les oeufs et la viande de volaille par exemple, viennent de poules qui vivent au grand air et qui gambadent dehors."
 
"J'ai réussi à rassembler les produits d'une vingtaine d'agriculteurs et d'artisans. Je propose donc leurs produits, mais je transforme aussi certaines de leurs matières premières pour en concocter des produits fait-maison. Ce sont des tourtes, des pâtés lorrains, des quiches, des flans, etc, mais aussi des kits recettes avec tous les ingrédients qu'il faut pour réaliser la recette fournie."
 
 

L'itinéraire de la camionnette de Delphine

"Je ne suis pas là pour faire de la concurrence, mais pour amener un service. Alors je vais dans les villages où il n'y a plus ou presque plus de commerces. Je m'adapte aussi en fonction de la demande. Quand je me rends compte que dans un village, presque personne n'est intéressé par mon passage, je viens moins souvent."
 
"Mais je vais, par exemple, tous les vendredis au Bonhomme, car là-bas ils n'ont plus ni boulanger, ni boucher, plus de commerces de proximité, rien que des restaurants. Je couvre une vingtaine de villages en tout, jusqu'à une trentaine ou quarantaine de kilomètres autour de Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin) qui est ma base. Je parcours tout le val d’Argent, mais je vais aussi à Lapoutroie, Orbey, Fréland, jusqu’à Colmar. Ma clientèle est essentiellement constituée de particuliers, j'en vois 200 à 300 par semaine. Quelques rares professionnels viennent aussi chez moi."
 

Pas de repos pour les braves

"Entre recherche des produits, les marchés à faire, les livraisons, les dépôts partenaires à alimenter et les paperasses qui prennent un temps fou... je travaille du lundi au dimanche. Le soir, mon mari m'aide et le week-end, j'ai aussi mes trois enfants qui me donnent un coup de pouce. Heureusement que je l'ai ai tous à mes côtés."
 
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