Premier grand meeting de campagne de François Hollande ou près de 10.000 sympathisants venus de toute la France.
Une centaine de militants Marnais et Champardennais se sont rendu au Bourget pour écouter le candidat du Parti Socialiste.
Partis de Reims à la mi-journée pour rejoindre le Bourget, ces militants sont impatients d'entrer dans la dernière ligne droite de la campagne pour la présidentielle.
François Hollande a réussi dimanche son grand oral de candidat PS à l'Elysée favori des sondages, en réunissant une foule ardente au Bourget pour placer l'"égalité" au coeur de son projet de réenchantement du "rêve français". Comme l'attendaient ses soutiens, il s'est efforcé de "fendre l'armure" pour parler de lui, de sa famille, dans un discours combatif d'une heure et 23 minutes. 25.000 personnes (10.000 dans la salle, 15.000 dans une annexe), selon les organisateurs, ont assisté à ce premier grand meeting de campagne à trois mois du premier tour présidentiel. Parlant à la première personne --ce qui n'est pas fréquent chez cet homme réputé d'une pudeur extrême--, il a assuré: "j'aime les gens quand d'autres sont fascinés par l'argent", "je veux conquérir le pouvoir mais je ne suis pas vorace", "je n'aime pas les honneurs, les protocoles et les palais". "Je suis un optimiste de la volonté", a-t-il encore dit, une référence à Gramsci. Un des moments forts a été sa citation d'Albert Camus, "petit enfant pauvre" devenu Nobel de littérature, saluant son instituteur. Définissant comme son "véritable adversaire, qui n'a jamais été élu et ne sera pas candidat, le monde de la finance", le député de Corrèze a voulu démentir ceux qui lui reprochent une gauche pas assez combative. Mais il n'a pas calé sur la sécurité, "un droit", s'engageant à lutter contre les fraudeurs fiscaux ou délinquants financiers tout comme "le petit caïd" qui "met en coupe réglée un quartier". "La République vous rattrapera!" Ponctuant son discours du mot "France", il a aussi promis d'inscrire la laïcité dans Cravate bleu nuit, costume sombre, chemise éclatante de blancheur, il a été très applaudi par une foule assez jeune qui brandissait des affiches "Génération changement", écho à son slogan "Le changement c'est maintenant", inscrit en lettres rouges sur le fond de scène bleu. Toute la famille socialiste, avec au premier rang 4 ex-Premiers ministre Laurent Fabius, Pierre Mauroy, Lionel Jospin et Edith Cresson et l'ex-candidate à l'Elysée Ségolène Royal, était réunie dans les hangars froids du Parc des Expositions. Martine Aubry, vaincue en finale de la primaire PS, a été particullièrement applaudie. Au premier rang également, Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, était assise au côté de Mazarine Pingeot, fille de François Mitterrand. Une brochette de "people", Jean-Miche Ribes, Benjamin Biolay avec Yannick Noah en chauffeur de salles, était venue soutenir le candidat. M. Hollande a relevé avoir choisi pour ce rendez-vous de mobilisation Dans la devise républicaine, l'égalité a été son maître-mot, martelé plusieurs dizaines de fois. Cette égalité passe par la réforme fiscale, le droit des homosexuels au mariage, la parité homme-femme, le droit de vote local des étrangers non communautaires... "Je serai le président de la fin des privilèges", a-t-il dit. "Avant toute réforme, toute décision, toute loi, je ne me poserai qu'une seule question: ce qu'on propose est-il juste?". Coup de patte à ses alliés écolos? "J'ai confiance dans la science et le progrès", a lancé M. Hollande, qui s'est donné comme critère de réussite : "que les jeunes vivent mieux en 2017 qu'en 2012". "Français, c'est le plus beau nom que l'on puisse donner à un citoyen du monde", a conclu celui qui ambitionne de succéder à François Mitterrand. |