A Guebwiller, pendant que d'un côté des études sont menées au niveau de la Région pour la réouverture de la ligne de chemin de fer, la municipalité met en vente la gare. Vente qui permettrait de redonner vie à un bâtiment où un salon de thé s'est installé provisoirement.
Une bonne affaire? 250.000 euros, c'est le prix de l'ancienne gare de Guebwiller tel qu'il est annoncé sur le site Leboncoin. Une bouchée de pain, vu la dimension du bâtiment : plus de 500 m², sans compter le cachet indéniable de la bâtisse datant de 1870. Dans l'annonce, la description précise notamment :
"Idéalement situé en entrée de ville, à proximité de 2 grands axes de passage, non loin de toutes les commodités. Le corps principal du bâtiment comprend :
- au rez de chaussée : une verrière, un hall d'accueil, des sanitaires (X 3), plusieurs couloirs et bureaux, séparément l'entrée du logement situé au 1er étage et pour le bâtiment accolé la chaufferie et 4 locaux de stockage, le tout sur une surface d'environ 380 m².
- au 1er étage desservi par une entrée séparée : un appartement de 105 m² composé de 4 pièces avec cuisine non équipée et salle de bains/WC.
- sous toiture : combles non aménagés, non isolés répartis en 3 pièces."
La vente de ce bâtiment qui servait de gare jusque dans les années 90, ne devrait toutefois pas empêcher le retour du train, toujours en projet. La municipalité a pour objectif prioritaire de ne pas laisser à l'abandon ce patrimoine immobilier, chargé d'un fort potentiel. Le charme désuet des lieux n'a d'ailleurs pas échappé aux occupants actuels des locaux : la renommée pâtisserie guebwilleroise "Husser".
En travaux dans le centre-ville de Guebwiller depuis cet été, la pâtisserie s'est installée provisoirement dans l'ancienne gare, le temps de réintégrer d'ici quelques mois ses nouveaux locaux. En attendant les locataires profitent des lieux et les clients aussi : venir boire un café à la gare accompagné de sa mignardise, sous une verrière accueillante, apparemment ça plait.
Mais, car il y a un mais : la remise en état de la gare devrait coûter un bon million d'euros, au minimum. De gros investissements, donc, à prévoir pour le racheteur, d'autant qu'il ne pourra pas faire n'importe quoi. « Nous allons protéger l’ensemble des façades, nous sommes ici à 200 mètres de l’église Notre-Dame, donc dans le périmètre des bâtiments de France, c'est-à-dire qu’un privé qui rachètera ce bâtiment ne pourra pas faire n’importe quoi », explique Francis Kleitz, le maire de Guebewiller. En tous les cas, pour la Ville, l'idéal serait l'installation pérenne d'un lieu ouvert au public : de la restauration classique, un salon de thé ou un bar à vin, avec même pourquoi pas des cours de cuisine...Le bâtiment est suffisamment grand pour associer plusieurs activités, selon l'adjoint au maire, César Togni.
Le reportage de France 3 Alsace
La nouvelle vie de la gare n'est pas incompatible avec le passage des trains, ou plutôt des tram-trains, si le projet de ré-ouverture de la ligne Guebwiller-Bollwiller voit le jour. La récente et dernière réunion de ce mois de décembre, présidée par le maire et député Francis Kleitz, en présence d'élus de la Région Grand Est, a encore confirmé le bien-fondé du projet, projet soutenu et porté par l'association Florirail. Le franchissement de la route départementale D83 reste la principale difficulté à surmonter, tant sur le plan technique que budgétaire. Pont ou tunnel, le choix entre les deux nécessite des études géologiques et hydrauliques qui ralentissent considérablement l'avancée du projet. Prochaine réunion du Comité Régional des Transports en juin 2019.