Lorraine : la pénurie de dentistes s'aggrave dans les Vosges et en Moselle-Est

Il est de plus en plus difficile pour les habitants de Forbach et de Saint-Dié des Vosges de se faire soigner rapidement les dents. En cause, les nombreux départs en retraite de praticiens non remplacés, et des jeunes dentistes qui préfèrent les grandes villes attractives aux petites villes reculées

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Certes on ne choisit pas le moment où se déclenche une carie ou une rage de dents. Pourtant, dans le contexte actuel il faudrait presque pouvoir l'anticiper tellement il devient difficile d'obtenir rapidement un rendez-vous chez un dentiste ces temps ci dans les petites villes ou dans la campagne lorraine.

Plusieurs mois d'attente pour un bridge

A Saint-Dié par exemple, il faut compter 8 mois d'attente si on doit se faire poser un bridge, et pour l'urgence, comptez 15 jours à un mois chez certains dentistes, plusieurs jours si vous avez de la chance, nous explique un praticien. Le souci, c'est qu'ils ne sont pas remplacés par de jeunes dentistes. Certes le numérus clausus ( nombre d'étudiants admis en faculté dentaire) a joué, mais pas que...

Les dentistes récemment diplômés ont d'autres aspirations que leurs ainés. Ils ne souhaitent pas cumuler les heures et les jours, mais préfèrent rester en ville, pour être assurés d'avoir une clientèle, et faire un minimum d'heures qui leur garantisse aussi une vie sociale. "Autrefois, nous explique le praticien de Saint Dié qui ne souhaite pas que son nom soit cité, les anciens travaillaient plus de 10 heures par jour, cinq, voire six jours sur 7."

La situation s'est dégradée depuis décembre, lorsque trois dentistes ont décidé de prendre leur retraite en même temps.

Un dentiste praticien à Saint-Dié des Vosges

La féminisation de la profession a également contribué à la diminution du volume horaires, selon les statistiques de l'ordre national des chirurgien dentistes. Les femmes préférant souvent travailler à temps partiel pour pouvoir gérer leurs enfants. Entre temps, les baby boomer sont devenus papy boomer et sont donc nombreux à avoir besoin de soins dentaires, ce qui complique une situation déjà bien tendue.

Des territoires peu attractifs pour les jeunes

L'évolution des pratiques a également une incidence sur le nombre de patients qu'il est possible de soigner par jour. La traçabilité, l'administration et surtout l'aération obligatoire entre deux patients depuis l'arrivée du Covid ont ralenti les cadences.

En ce qui concerne Saint Dié ou Forbach, le taux de chômage et la possibilité pour le conjoint de trouver un travail pèse également beaucoup dans la balance lorsqu'il s'agit de s'installer en cabinet.

En Moselle par exemple c'est flagrant. Le nombre de dentistes est passé de 680 à 750 en 10 ans selon Marc Bakalara , Président de l'ordre des dentistes de Moselle. Pour autant, Freyming Merlebach a perdu un tiers de ses praticiens. En 15 ans, on est passé de 20 à 9 dentistes.

Autre exemple frappant, même les cabinets mutualistes qui ont pourtant plus de facilité en principe à recruter, ont du mal à faire venir de jeunes dentistes, c'est le cas notamment à Saint Dié. Et le problème ne risque pas de s'arranger dans les prochaines années même si le numérus clausus a été augmenté, il faut encore trouver des astuces pour attirer ces nouveaux praticiens dans ces régions un peu désertées, comme par exemple les sponsoriser avec des subventions publiques ou les accompagner. Ce qui est sûr c'est que le métier de dentiste, surtout en milieu semi-rural, a de beaux jours devant lui.

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