Philippe Richert, le président de la région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine a rencontré le Premier ministre Manuel Valls ce jeudi.
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le PS avait demandé à ses candidats de se retirer et appelé à voter pour la droite, pour éviter une victoire du Front national. Dans la région Grand est, le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret s'était toutefois maintenu, contrevenant à la consigne. Au lendemain du second tour des régionales, où le FN n'était pas parvenu à conquérir sa première région, Manuel Valls avait annoncé qu'il réunirait régulièrement l'ensemble des présidents de région dans le cadre d'une conférence, notamment pour améliorer les politiques en matière d'emploi.
Le Premier ministre avait déjà reçu mi-décembre Bruno Retailleau (Les Républicains), vainqueur en Pays-de-la-Loire, mais c'était avant l'élection de ce dernier à la présidence du conseil régional.
Le communiqué de Philippe Richert
Quelques jours à peine après son élection à la tête de l'exécutif régional, Philippe Richert a répondu à l'invitation du Premier Ministre, Manuel Valls, pour évoquer les priorités de la Région Alsace Champagne- Ardenne Lorraine dans le cadre d'un entretien bilatéral de près d'une heure. Après un échange sur les modalités d’organisation de la collectivité, le rôle de la Région en matière de politiques d'emploi et de formation a été au coeur de l'entretien.La loi NOTRe prévoit, en effet, de déléguer des missions de pilotage et d'animation des politiques de l'emploi au Conseil Régional, notamment par la coordination de l'action des différents intervenants dans ce domaine. La lutte contre le chômage et le développement de l'emploi constituent pour le nouveau Président du Conseil Régional une priorité absolue.
Le Président Richert a confirmé sa volonté de soutenir et de s'engager dans toute initiative qui permettra de faire baisser le taux de chômage et d’offrir des perspectives à la jeunesse. Le Conseil Régional d’Alsace Champagne-Ardenne Lorraine prendra donc toute sa part pour assumer ces nouvelles responsabilités.
Pour autant, la question de la capacité effective du Conseil Régional à définir à l'échelle régionale des outils efficaces de lutte contre le chômage et des moyens afférents reste posée, puisque c'est très largement au niveau national que s’organisent les politiques de l'emploi et que le personnel en charge ne relève d'aucune tutelle régionale.
Philippe Richert a défendu un renforcement des pouvoirs des régions qui leur permette réellement d'agir contre le chômage. Il a proposé que les régions puissent véritablement articuler les actions de développement économique, de formation professionnelle et de lutte contre le chômage dans le cadre d'une expérimentation avec transfert à la région des moyens permettant une approche véritablement décloisonnée des politiques « emploi et formation ».
Le Premier Ministre s’est dit ouvert à un travail en ce sens acceptant le principe de l’expérimentation y compris par voie législative.
Philippe Richert a également évoqué plusieurs pistes qui permettraient de renforcer efficacement l'action de la région pour soutenir la compétitivité des territoires. Ainsi, Philippe Richert a fait part au Premier Ministre de sa volonté de développement à l'échelle du Grand Est de fonds souverains régionaux de soutien à l'investissement des entreprises et a rappelé que l'État, à travers la Caisse des Dépôts et BPI France, se doit d'être aux côtés de la Région.
Par ailleurs, le développement du numérique Très Haut Débit à l'échelle d'une Région Grand Est qui présente de fortes disparités territoriales, constitue un objectif de tout premier plan pour porter ce projet d'envergure. La Région compte sur un soutien fort de l'État et le Premier Ministre a confirmé à cet égard un engagement de l’Etat aux cotés de la collectivité. Le Premier Ministre et le Président de la Région ont fait un tour d'horizon des dossiers relatifs aux transports. Philippe Richert a rappelé que répondre efficacement et rapidement aux enjeux de la mobilité est essentiel pour assurer la cohésion territoriale de ce nouvel ensemble. Il a été plus précisément question de la ligne 4 Paris-Troyes et des liaisons ferroviaires vers le Luxembourg. (...)