Marine Le Pen choisit la petite commune de Monswiller pour son meeting en Alsace

La candidate du Front National, profitant d'une séance plénière du Parlement européen, a tenu un meeting mercredi soir à Monswiller, dans le Bas-Rhin. Un choix stratégique pour le parti qui cible les petites communes.

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Au moins 800 personnes dans la salle, plus d’une centaine à l’extérieur faute de place. Les habitants de Monswiller et des alentours sont venus assister au meeting de campagne de Marine Le Pen mercredi soir. À 18 jours du premier tour de l’élection présidentielle, le choix de cette commune bas-rhinoise de 2200 habitants n’est pas anodin.

Ce secteur semi-rural, à proximité de Saverne, permet de réunir des soutiens de l’Alsace Bossue, de la Moselle ou encore de l’Outre-Forêt. En 2012, Marine Le Pen était arrivée au coude à coude avec Nicolas Sarkozy au premier tour à Monswiller. Après un déplacement à la Bazoche-Gouet en Eure-et-Loir lundi, la candidate du Front National cible des territoires ruraux où elle réalise ses meilleurs scores.

"C’est la première fois qu’un candidat à la présidentielle vient dans mon village."

« C’est la première fois qu’un candidat à la présidentielle vient dans mon village. Elle montre qu’elle est proche de nous », confie une habitante de la commune encore indécise pour le scrutin.Comme elle, beaucoup hésitent encore. La venue de la députée européenne suscite de l’intérêt au-delà du socle des militants habituels présents.

Pour un certain nombre d’entre eux, c’est aussi la première fois qu’ils assistent à un meeting politique, souvent organisés dans les métropoles régionales. Cette stratégie de visite de la "France des oubliés" fonctionne pour la candidate qui mise sur une image de proximité. 

« Je suis à droite d’habitude, j’ai voté Fillon à la primaire… je n’ai jamais voté FN mais ça fait plaisir qu’elle vienne ici », explique Caroline, habitante de Marmoutier.

Les récentes affaires du candidat de la droite ont semé le doute dans beaucoup d’esprits, des électeurs potentiels pour le parti d’extrême droite. « Il faut écouter tout le monde. Y’en a pas beaucoup qui se déplacent en Alsace, c’est la seule qui sort de ses quartiers », confie Sophie, elle aussi encore indécise sur son vote. Cette habitante de la commune est venue avec une amie, anti Front National, « Il faut connaître ses ennemis».

« On est chez nous »

Marine Le Pen a tenu un discours pendant plus d’une heure. Déstabilisée lors du débat télévisé de la veille et par l’ouverture d’une nouvelle enquête judiciaire le matin-même, la candidate du Front National a commencé son discours par des attaques à l’encontre de ses principaux adversaires François Fillon et Emmanuel Macron. « Je vous rendrai l’Alsace » a-t-elle notamment clamé devant une foule scandant « On est chez nous »


«Voyez ces grosses régions fusionnées, j'en ai été victime dans le Nord, avec les Hauts-de-France. Vous aussi, ici, avec la mastodonte Grand Est qu'on vous a imposé.» La candidate propose la suppression des conseils régionaux au profit des départements et des communes. Paradoxal donc

Toujours dans une stratégie de proximité, Marine Le Pen s’en est pris à l’Union Européenne qui « méconnaît totalement la réalité des gens car elle s'en moque éperdument. » Elle a évoqué par ailleurs une réforme des institutions, le « rétablissement de frontières nationales » ou encore un frein à « l’immigration massive » tout en assurant « un dispositif spécial » pour les travailleurs frontaliers.

Réunion publique avant le 1er tour de la campagne présidentielle de 2017 ©France 3 Alsace


Un concert de casseroles avorté


De l’autre côté du trottoir, quelques opposants au Front National étaient présents comme on peut le voir sur l'image de ce tweet.


Ils avaient prévu un concert de casseroles pour protester contre la venue de la candidate. Selon eux, la police aurait procédé à un contrôle des cartes d’identités à quelques mètres de là. Pas de quoi effrayer le groupe qui évoque les amendes envoyées à des manifestants mobilisés contre un déplacement de Fillon dans le Pas de Calais.

« C’est empêcher les gens de s’exprimer. Si je reçois une amende, j’attendrais d’avoir des ennuis et j’irais payer avec des pièces dans une casserole chez l’huissier de justice », dénonce Laurent, un habitant de la commune. Ils ne sont qu’une dizaine, brandissant un panneau et une casserole face à la salle de meeting. « En 97, on était 50 000... L’important c'est d'être quand même là », regrettent-ils.
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