Malgré les difficultés, certains médecins généralistes ont fait le choix d'exercer en milieu rural et pas ailleurs. Médecin de campagne, un métier difficile, ils sont de moins en moins nombreux, mais aussi gratifiant à condition de ne pas s'isoler.
De la Marne aux Ardennes, trois médecins généralistes ont partagé avec nous leur attachement au monde rural. Renaud Miller, l'enfant de la campagne, Emeline Hautcoeur, interne en formation et Alain Dumont, praticien depuis 25 ans.
Le docteur Renaud Miller, installé depuis 7 ans
Le docteur Miller s'est installé depuis presque 7 ans à Bazancourt où ila repris le poste d'un médecin parti en retraite. Dans la Marne, chaque année on compte 50 départs pour une vingtaine d'installations. Originaire des ardennes, fils de pharmaciens, Renaud Miller se souvient de son propre médecin de famille qui battait la campagne.
Le docteur connaît bien les habitudes et les tracas de ses patients, aux moindres soucis, c'est d'abord vers lui qu'ils se tournent. Renaud Miller a fait le choix du regroupement, il travaille avec deux autres confrères. Pour ce médecin, une deuxième journée commence à Reims avec Jean, 18 mois. Sa compagne étant infirmière au CHU, la gestion est d'autant plus difficile, les moments en famille d'autant plus précieux.
Emeline Hautcoeur, interne en 9e année
Pour Emeline Hautcoeur, interne en 9e année, c'est la dernière ligne droite. Chaque vendredi après-midi, Emeline se rend dans cette maison de santé à Asfeld dans les Ardennes. Pour son dernier stage, elle consulte en parfaite autonomie. Native d'un village près de Reims, Emeline a effectué de nombreux stages en milieu hospitalier et rural, sa préférence pour le moment : une maison de santé à la campagne. Fin de journée, Emeline fait le point avec son maître de stage, le docteur Brigitte Vuillemin.
Le docteur Alain Dumont, praticien depuis 25 ans
Depuis 25 ans, le docteur Alain Dumont et sa femme exercent à Machault, un village de 500 habitants. Les visites à domicile représentent 20% des consultations, au fils des années, ce médecin a su créer du lien avec ses patients. L'itinéraire de ce médecin de campagne le conduit jusqu'à une dizaine de kilomètres autour de Machault. Récemment, le docteur a adhéré à un nouveau dispositif, les PTA, les Plateformes Territoriales d'Appui. Il reçoit l'aide d'Elodie Lamoureux, coordinatrice d'intervention en médecine, dans des cas psycho-sociaux complexes, difficile à gérer seul. Sa femme, le docteur Anne-Sophie Dumont a elle aussi adhéré. Un moyen de vivre sereinement le reste de leur carrière.
Des médecins passionnés, une chance... Car entre 2007 et 2015, la Champagne-Ardenne a perdu 12% de ses généralistes libéraux.
