Des pharmaciens des Ardennes, de l'Aube et de la Marne se sont réunis le 30 mai au matin à Châlons-en-Champagne pour participer à cette "journée morte", et clamer leurs multiples revendications.
"Pharmaciens en colère, santé en colère" ou encore "Pharmacies en péril, pharmacien sous lexomil". Les pancartes des quelque 350 pharmaciens protestataires (chiffre de la police) - rassemblés devant la préfecture de la Marne, à Châlons-en-Champagne - donnent le ton sur une profession visiblement à bout de souffle.
96% des officines de la Marne et des Ardennes fermées
Les manifestants participent au mouvement national de contestation qui se déroule aujourd'hui dans l'Hexagone. Près de 90% des pharmacies sont fermées, une poignée est réquisitionnée pour assurer les urgences. Dans la Marne et les Ardennes, ce chiffre atteint même 96%. C'est la première fois en dix ans que les pharmaciens mènent un tel mouvement, à l'appel de deux syndicats nationaux (la FSPF, la Fédération des pharmaciens d'officine et l'USPO, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine).
Les raisons de la colère sont multiples, mais elles sont avant tout économiques : les trésoreries sont parfois si basses que des milliers d'officines (environ 2000) ont dû mettre la clé sous la porte en dix ans, qu'elles soient rurales ou urbaines. Les charges, les frais de personnel et la flambée des prix de l'énergie en sont les causes directes.
Les honoraires aussi, posent problème. Ils incluent le montant fixe de chaque boîte vendue, mais aussi les actes que peut effectuer un pharmacien, comme la vaccination. Entre 2019 et 2023, ils auraient augmenté de 7% selon la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam).
Aux problématiques financières s'ajoute aussi la pénurie de médicaments, qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années, ainsi que l'essor des pharmacies en ligne qui inquiète les professionnels, dénonçant une concurrence déloyale.
C'est donc armées de toutes ces revendications que les centaines de manifestants ont investi le parvis de la préfecture de la Marne.
Par ailleurs, dans l'Aube, 85% des officines sont fermées, et 100% en Haute-Marne.