Construction, bâtiment, travaux publics... Où sont passés les apprentis, dans la Marne et les Ardennes ?

Il manque environ 160 personnes dans les centres de formation du bâtiment et des travaux publics. La situation touche les établissements d'apprentissage de la Marne et des Ardennes. Qu'en est-il de la situation dans le secteur du bâtiment et des travaux publics ?

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À en croire les fédérations départementales du bâtiment et des travaux publics de la Marne et des Ardennes, l'offre de travail ne manque pas. Les travaux à effectuer sont, bien au contraire, plus nombreux. C'est le cas, par exemple, de la rénovation énergétique des bâtiments.

Pourtant, les centres de formation du secteur déplorent une pénurie. Dans les départements de la Marne et des Ardennes, au moins 160 contrats d'apprentissage ne sont pas pourvus. Les responsables rappellent pourtant que c'est une façon pour les jeunes d'être intégré rapidement dans une entreprise.

Voici un tour d'horizon de la situation dans le secteur du bâtiment et des travaux publics dans le territoire de la Champagne-Ardenne.

Creux pour les formations, forte demande en main-d'œuvre

"Pour Reims, qui compte aujourd'hui 840 apprentis, un petit peu plus de 100 contrats ne sont pas pourvus", explique Louis-Xavier Forest. Le secrétaire général de la fédération départementale du bâtiment et des travaux publics dans la Marne établit ce constat, qu'il s'agisse des centres installés chez les Compagnons du Devoir ou dans les lycées pratiquant l'apprentissage. "Les entreprises sont en attente de jeunes. Par rapport à 2022, il y a une augmentation de 6% des effectifs dans ces centres", continue le représentant de cette fédération.

La situation est identique dans les Ardennes. "À Poix-Terron, il y a 565 apprentis. Environ 70 contrats n'ont pas trouvé preneur", ajoute son homologue Frédéric Jolion, en charge des Ardennes. Il a son explication pour cette pénurie : "Les départs à la retraite causent une érosion naturelle assez importante. Cela survient alors qu'il y a des secteurs porteurs, notamment du côté de la rénovation énergétique des bâtiments. Dans les Ardennes, il y a de l'habitat qui a besoin de rénovation."

"3 400 salariés" exercent dans la profession, côté Ardennes, selon Frédéric Jolion. Un effectif qu'il estimerait comme "très bas historiquement". Pour autant, il évoque une activité "relativement bonne" dans le département. "La moyenne, depuis 30 ans, est à 4 500 salariés. Là, à 3 400, on pourrait dire que ça ne va pas. 1 000 salariés de moins que d'habitude, mais en fait, il y a beaucoup de travail, avec des besoins de recrutement importants mais que l'on n'arrive pas à satisfaire", ajoute le responsable de la fédération dans les Ardennes.

De la place et des avantages en apprentissage

Plusieurs filières de l'apprentissage manquent de candidats. "Toutes filières de métiers jusqu'à l'ingénieur sont déficitaires. Des formations plus complexes que d'autres connaissent une pénurie supplémentaire : les couvreurs, la métallerie, donc la serrurerie et la menuiserie métallique. Plus traditionnellement, il y a pénurie sur le gros œuvre, la maçonnerie. C'est le cas aussi pour le désamiantage, le photovoltaïque, l'installation de panneaux solaires", détaille le secrétaire général de la fédération du BTP dans la Marne.

Louis-Xavier Forest pointe pourtant de nombreux avantages à l'apprentissage, sur le long terme : "C'est un secteur avec possibilité d'ascenseur social. Un diplôme de maîtrise (CAP, brevet professionnel) permet de se mettre à son compte. On peut devenir artisan, chef d'entreprise, chef d'équipe, ouvrier très qualifié. Ce qui est une petite pépite dans les métiers de la soudure et de la rénovation du patrimoine."

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Dans l'ensemble de la région Grand Est, 90 000 salariés travaillent dans le domaine du bâtiment. 13 000 de ces employés sont des jeunes, dont 7 500 formés par la voie de l'apprentissage. La filière peut être suivie dans des centres (CFA), à l'université ou dans les Instituts universitaires de technologie.

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