Depuis le 1er juin 2023, le département de la Marne a pris un arrêté préfectoral pour limiter la prolifération et l'impact des chenilles processionnaires du chêne et du pin sur la santé humaine et animale.
La région Grand Est est la plus impactée par les chenilles processionnaires du chêne, et de plus en plus par celles du pin. En mars 2022, tous les départements de la région avaient pris un arrêté sauf la Marne. Mais depuis le 1er juin 2023, la Marne est aussi concernée par cet arrêté qui vise à limiter la prolifération et l'impact de ces chenilles processionnaires sur la santé humaine.
Des espèces nuisibles à la santé humaine
Depuis avril 2022, ces espèces de chenilles sont classées comme nuisibles à la santé humaine à cause de la dissémination de leurs soies urticantes.
"En cas de présence de l’une de ces deux espèces, il impose aux responsables de certains
lieux de mettre en œuvre des actions définies", indique le communiqué de l'Agence régional de la Santé. L'ARS précise que "l'objectif n'est pas d'éradiquer ces deux espèces autochtones qui participent à l’équilibre des écosystèmes, mais de diminuer leur impact sur la santé publique par une amélioration du recensement de la présence de ces insectes, de l’information des citoyens et de la coordination des acteurs".
Des arbres plus sensibles au stress hydrique
On reconnait ces chenilles grâce à "leurs nids soyeux présents sur les chênes ou les pins et leur caractère grégaire", explique l'ARS. Ces arbres, même quand ils sont plus de feuilles, sont alors plus sensibles au stress hydrique et aux attaques d'autres parasites et/ou pathogènes notamment si les défoliations sont répétées.
Ces chenilles constituent un enjeu de santé publique, selon l’ANSES. Les soies urticantes qu'elles libèrent dans l'air "peuvent entraîner chez l’homme et l’animal d’importantes réactions irritatives, toxiques et allergiques, même sans contact direct avec les chenilles", précise l'ARS.
Démangeaisons et atteintes respiratoires pour l'homme
Les symptômes chez l'homme sont généralement : des démangeaisons qui peuvent durer jusqu’à deux semaines, des œdèmes et des atteintes respiratoires, voire plus rarement, des atteintes oculaires. Pour les animaux exposés par contact de leur truffe ou de leur langue avec les chenilles, l’inflammation et l’œdème de la langue ou de la muqueuse buccale résultants peuvent les empêcher de se nourrir ou de s’abreuver.
L'ARS ajoute que "les soies urticantes sont disséminées par le vent, mais restent également dans les nids où elles peuvent conserver leur potentiel d’urtication pendant plusieurs années".
S'il y a davantage de chenilles processionnaires sur notre territoire, c'est notamment à cause du changement climatique, de la forte réduction des populations de leurs prédateurs naturels (oiseaux, chauve-souris, insectes et parasitoïdes) et de la réduction liée à de nombreux facteurs d’origine humaine dont les pesticides.