Ce dimanche, Jacky et Christine prendront le départ de la course 10km des Gay Games, qui auront lieu à Paris du 4 au 12 août prochain. Ils courront aux couleurs de l'antenne marnaise de l'association Contact.
Ils ne sont ni homosexuels, ni transgenre, ni bisexuels, ni intersexuels. Seulement des parents d'un homosexuel, las d'entendre des insultes homophobes au quotidien. Jacky et Christine habitent Epernay, et en plus de leur retraite, des petits enfants à garder et de leurs quatre sorties jogging hebdomadaires, ils trouvent le temps de gérer l'antenne marnaise de l'association Contact, qui favorise le dialogue au sein des familles, sur les thèmes de l'homosexualité et de la transidentité.
Ce dimanche, ils enfileront leur polo orange estampillé "Contact" au départ de la course de 10 km des Gay Games, qui ont lieu à Paris du 4 au 12 août prochain. Leur objectif est de donner de la visibilité à leur association, car elle en "manque un peu", estime Jacky.
Montrer que tout le monde peut participer
Licenciés dans un club d'athlétisme, les deux Marnais n'en sont pas à leur première course. Habitués de la course des Front Runners de la Saint-Valentin, qui a elle-aussi lieu à Paris, ils ont décidé de sauter le pas en participant à la dixième édition des Gay Games. "Le but, c'est de montrer que tout le monde peut participer, de faire cohésion", explique Christine.Avec l'association Contact, le couple intervient régulièrement en milieu scolaire afin de sensibiliser les jeunes aux discriminations, qu'elles soient raciales, religieuses ou sexuelles. Des thématiques qui ne prennent pas de congés. Pendant les vacances, Jacky a d'ailleurs été contacté par une directrice de centre aéré à Reims, à la suite de propos non appropriés de certains jeunes. "Quand nous sommes intervenus, nous avons sentis les jeunes à l'écoute. Ils ont compris que leur attitude était inappropriée", raconte le retraité. "Ce sur quoi nous insistons le plus, ce sont les insultes. Elles fusent et les jeunes ont tendance à oublier leur signification", ajoute la Sparnacienne. A la rentrée, le couple a déjà prévu d'intervenir à Chaumont, après avoir déjà parcouru une dizaine d'établissements, entre Reims, Troyes et Bar-sur-Seine. En lien avec l'éducation nationale, ils sont régulièrement démarchés par des collèges et des lycées. "Nous ne venons pas comme des professeurs, avec des livres et de la théorie. Nous venons pour raconter notre vécu, ce qui plaît particulièrement aux jeunes, qui nous accueillent toujours avec une oreille attentive", détaillent-ils d'une même voix. Et Christine de renchérir :
Les deux Marnais prendront le train dès samedi 4 août. Le réseau national de Contact a prévu des stands à la station de métro Châtelet, ce qui permettra aux deux coureurs de continuer de sensibiliser le public sur les questions de l'homophobie et des discriminations.C'est un âge où les jeunes se cherchent et n'osent pas en parler à leurs proches, par peur d'être jugés. Nous leur prêtons une oreille attentive, et ça, c'est essentiel.
Le lundi matin, ils traceront leurs 10 km "en 48 minutes" jauge Jacky, "plutôt 58" pour Christine. Elle souligne : "Avec la chaleur, un petit ennui de santé, et les dernières semaines bien chargées avec les petits enfants, je ne suis pas sûre de tenir mes 50 minutes habituelles." Les performances sportives seront peut-être laissés de côté pour cette fois, mais le sourire et les convictions elles, seront toujours là.