Ils étaient une trentaine de salariés du site de Verallia à Oiry, dans la Marne, à se réunir ce mercredi 15 janvier. Le but : soutenir leurs trois collègues de Châlon-sur-Saône. Les trois employés sont menacés de licenciement pour avoir fait rentrer des journalistes sur le site bourguignon.
"Il va falloir maîtriser notre communication." Ce mercredi 15 janvier, Damien Delancret ne masque pas son inquiétude. Dans le local syndical, lui et une trentaine de salariés du site de Verallia à Oiry, dans la Marne, se sont réunis en soutien à leurs trois collègues de Châlon-sur-Saône mis à pied pour avoir alerté la presse d'une possible pollution à l'amiante sur le site de l'entreprise.Les trois salariés, syndiqués à la CGT, ont reçu des lettres de convocation à un entretien les 20 et 21 janvier prochains. Ils risquent d'être licenciés pour avoir fait rentrer les journalistes sur un site classé et pour diffamation. "Depuis que le groupe Verallia est entré en bourse en septembre dernier, notre communication est scrutée à la loupe", analyse Damien Delancret.
Nous organisons ce rassemblement pour expliquer la situation à nos collègues et les avertir que la direction ne laissera plus rien passer.
- Damien Delancret, secrétaire CGT de Verallia à Oiry, dans la Marne.
Des rassemblements sur les sept sites français
L'affaire remonte à l'été dernier. En juillet 2019, un violent incendie s'est déclaré dans l'enceinte de l'usine de Châlon-sur-Saône, brûlant une partie du toit de l'entreprise. Inquiets, les élus CGT ont demandé à ce que des analyses soient faites. Selon le syndicat, il y aurait bien des traces d'amiante, ce que conteste la direction, qui a "procédé à un ensemble de mesures de la présence d'amiante dans l'air". "L’ensemble de ces tests a démontré une absence de fibres d’amiante dans l’air ou dans des proportions largement inférieures à la valeur réglementaire maximum", a indiqué Verallia dans un communiqué à France 3 Bourgogne."Qu'il y ait amiante ou pas, je ne suis pas en mesure de le dire, concède Damien Delancret. En revanche, il faut appliquer le principe de précaution." Ce qui tracasse le plus ce syndicaliste, c'est de ne plus pouvoir s'exprimer librement. "Si on risque le licenciement, on réfléchira à deux fois avant de parler." C'est dans ce contexte que la CGT a organisé des rassemblements au sein des sept sites de Verallia présents en France.