Nous sommes à Ay, à la cité du champagne… Un vin, symbole de fête, de luxe et de légèreté, dont la production fut elle aussi largement impactée par la Grande Guerre.
Lorsque le conflit éclate, le monde du champagne traverse une période ambivalente. Prospère sur le plan du négoce mais trouble d’un point de vue social après une révolte vigneronne en 1911.
A la déclaration de guerre, beaucoup de maisons de Champagne, souvent elles même d’origine allemande mais intégrées depuis plusieurs générations, se mettent au service de la Nation.
Ouvriers et patrons sont mobilisés et certains comme le capitaine d’artillerie Joseph Krug, sont faits prisonniers…
A Reims, les soldats français investissent les caves pour fuir les bombardements et cohabitent avec les salariés qui parviennent à maintenir la production.
Mais au manque de main d’œuvre s’ajoute également la fermeture des marchés extérieurs ennemis : allemands et austro-hongrois, décidée par décret dès 1914. De 20 millions, les exportations tombent à 6 millions de bouteille par an et en 1917, pour la toute première fois, le marché intérieur dépasse les ventes vers l’étranger.
Toutefois, les échanges commerciaux avec l’ennemi ne s’interrompent pas totalement et du champagne français continue bien d’atterrir sur les tables allemandes, en transitant par des pays neutres dont la Suisse.
Après 4 ans de conflit, les morts se comptent par dizaines parmi les salariés des maisons de Champagne dont les bâtiments sont en ruine. Une nouvelle main d’œuvre, d’origine étrangère, va faire son apparition mais la tâche sera longue : en 4 ans, les surfaces de production ont diminué de 40 %
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18