En 1916, Reims est en ruine. Depuis le début du conflit la ville est soumise à d’intenses bombardements. Des personnalités du monde entier, chefs d’Etat, artistes, viennent au chevet de la cité des sacres. Ces déplacements sont savamment orchestrés par la propagande.
En 1916, Japonais, Portugais, Norvégiens vont à Reims. L’Etat-major français orchestre la venue de parlementaires et chefs d’Etats du monde entier. Tous sont conduits sur le parvis de la cathédrale, mutilée, pour constater les dégâts. Ils sont très souvent accompagnés par le cardinal-archevêque de Reims, Louis Luçon.
Alerter les opinions mondiales
En France, ces visites permettent de regonfler le moral des troupes et de la population.
Mais le véritable but de la propagande est tout autre : persuader les opinions publiques mondiales de la barbarie allemande et précipiter l’entrée en guerre aux cotés de la Triple Entente de pays, neutres jusqu’ici, comme le Portugal, mais surtout les Etats-Unis.Les politiques ne sont pas les seuls à être conviés à Reims. Des reporters des 5 continents parcourent également les rues de la ville pour décrire le martyre rémois.
A Reims, des artistes parmi lesquels des architectes et des écrivains comme le prix Nobel de littérature 1907 Rudyard Kipling, posent devant la statue de Jeanne d’Arc.
Certaines visites sont parfois jugées de mauvais goût par les habitants et la presse locale. La comédienne Sarah Bernhardt qui déclame une courte tirade dans la cathédrale est moquée par les rémois qui fustigent un certain "snobisme des ruines"Le snobisme des ruines
1916 verra plusieurs dizaines de délégations se succéder à Reims. Ces personnalités sont sensibilisées au sort tragique de la ville et au besoin d’une aide financière d’envergure pour la rebâtir, une fois la paix revenue.