Deux employés de la filiale rémoise du groupe américano-japonais ODCF-Wayne-Dalton, liquidée début octobre, menaient mercredi leur septième jour de grève de la faim pour réclamer de meilleures conditions de licenciement.
Nous nous battons au nom de tous les ouvriers du site pour obtenir des conditions de licenciements décentes de la part d'un groupe qui a organisé notre faillite, a expliqué Jean-Louis Galandon, 51 ans, un des deux grévistes de la faim employé depuis 12 ans par le fabricant de portes de garage.Installés dans une grande tente aux couleurs de la CGT, sous des arcades à côté de la sous-préfecture de Reims, les deux employés poursuivaient mercredi leur jeûne, soutenus par une dizaine de collègues se relayant auprès d'eux. Nous resterons là tant qu'une réunion ne sera pas organisée dans des délais raisonnables pour négocier une prime extralégale de 50.000 euros, un minimum par rapport à la richesse du groupe, a poursuivi M. Galandon.
L'entreprise de 63 personnes, filiale française du groupe américain Overhead Door Corporation (ODC) lui-même détenu par le consortium japonais Sanwa, avait été placée en liquidation judiciaire en juillet dernier par le tribunal de commerce de Reims.
Le 1er octobre, la cour d'appel de Reims confirmait la décision du tribunal de commerce. Le groupe a délibérément asphyxié le site de Reims en augmentant le prix de nos matières premières de 58% ce qui profitait à l'entreprise Novoferm en Loire-Atlantique, un de nos concurrents, et comme par hasard filiale de la holding japonaise, a dénoncé Cédric Pierret, le délégué CGT de Wayne Dalton. Selon lui, le plan de sauvegarde de l'emploi proposé par ODC se borne au minimum légal ce qui n'est en rien proportionnel aux moyens du groupe qui a distribué en trois ans 90 millions de dollars à ses actionnaires.
Sur les 500.000 euros de ce PSE en l'état le groupe ne paierait que 100.000 euros, le reste étant à la charge des AGS (assurances garantie des salaires) c'est à dire des contribuables français, a-t-il poursuivi.