L'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur) avait dû mettre ses activités et sorties en pause depuis le mois de janvier pour des raisons règlementaires. Ces soucis réglés, elle a annoncé son retour aux affaires pour la rentrée, ainsi qu'un nouveau mode de participation.
Ces derniers mois, le fameux bus à damiers jaunes et noirs (iconiques) n'avait pas beaucoup été vu dans Reims (Marne). C'est le dernier du genre dans la métropole.
Il est maintenu et utilisé par l'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur), une association qui a coeur de sauvegarder ce patrimoine roulant cher au coeur des Rémois et des Rémoises. Mais le Nouvel An 2024 n'avait pas été synonyme de fête et de lendemains qui chantent.
Au contraire, Cyril Regnier, le président, avait dû annoncer un holà sur toutes les activités de l'association. En cause : une non-conformité à la législation. Le projet de l'association est fort altruiste, ses membres font montre d'une dévotion sans faille, mais il fallait se mettre en règle.
Pour monter, il faudra adhérer
Ce qui aura pris une bonne partie de l'année. Mais cette fois, ça y est. Le retour aux affaires de l'association a pu être annoncé le mercredi 31 juillet. Une sortie est déjà dans les tuyaux pour un peu après la fin septembre, après le forum des associations auquel participera l'Astur.
Mais pour y participer, les choses ne seront plus tout à fait les mêmes. Auparavant, il suffisait de réserver en donnant un tout petit pécule (deux à dix euros), et c'était bon. Désormais, pour ce faire, il faudra au préalable être à jour d'une adhésion à l'association : jusqu'ici, elle était réservée aux bénévoles et conducteurs ou conductrices du bus. Sur les réseaux sociaux, de premières explications - illustrées pour plus de compréhension - ont été données (voir publication Facebook ci-dessous).
Pour faire simple, tout le monde sera adhérent(e). Mais seule la partie "staff" de l'association fera rouler et entretiendra le bus. L'autre, composée des membres "lambda", se contentera de se faire transporter après inscription à chaque évènement... mais pourra aussi se faire entendre. "On pourra parler ensemble de refaire d'anciennes sorties, proposer des dates." Une nouvelle approche de l'association plus conviviale. Il y aura même une carte de membre.
Jusqu'ici, il y a eu une dizaine de demandes d'adhésions (en envoyant un courriel à astur.reims@outlook.com); l'association peut se déplacer à domicile pour les personnes qui n'ont pas accès à la technologie. Mais beaucoup de personnes continuent à poser des questions. Cyril Regnier a été sollicité par France 3 Champagne-Ardenne pour en savoir plus.
"On ne demandera pas de cotisation. Juste des petits frais de dossier, quelque chose comme quinze euros. Les sorties resteraient a minima payantes, pour payer l'essence et l'entretien, mais leur tarif serait plus réduit qu'avant. Les prix ne sont pas abusifs, et ça se fait dans d'autres associations."
Se conformer à la législation
Parmi les changements concernant le transport, les personnes en fauteuil roulant ne pourront plus monter, puisque ce vieux bus n'est pas aux normes. Les animaux ne seront plus autorisés, même si ça faisait le charme de certaines sorties précédentes. Les personnes malvoyantes pourront quand même monter, mais obligatoirement accompagnées d'une personne tierce.
"La loi est comme ça et on n'a pas le choix", déplore Cyril Regnier. "Seules les entreprises de transports en commun qui ont une licence voyageurs et une attestation de capacité peuvent transporter ces personnes. La Citura, par exemple. Nous, comme on est une association et non une entreprise, on n'a pas cette possibilité."
Comme on est une association et non une entreprise, on n'a pas cette possibilité.
Cyril Regnier, président de l'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur)
Soyons francs : l'association aurait pu tout bonnement disparaître. Mais une myriade de cadres administratifs, dans les coulisses, a permis à l'Astur de se mettre en conformité, et son président les remercie. "Par rapport aux associations, les lois ont changé. On n'était pas forcément au courant de tout. À un moment donné, ça nous a rattrapé. Il a fallu se mettre à la page."
"Pendant les sept derniers mois, il a fallu prendre plein de rendez-vous, passer des appels, être à jour vis-à-vis de la préfecture et de la Dréal... Nous nous sommes battus. Aujourd'hui, nous sommes conformes. Ils n'ont pas été méchants : ils auraient pu nous donner une amende et confisquer le bus. Mais ils nous ont poussés à travailler d'une manière différente, car ils ont vu l'intérêt que rencontrait notre démarche, celle d'un patrimoine roulant. Cela se finit bien, ils nous ont très bien accompagnés."
Le bus de l'Astur permet de découvrir les petits villages autour de la montagne de Reims, le lac du Der, la Nuit des étoiles... Mais aussi de faire la tournée d'Halloween... en roulant. Un programme qui ne demande qu'à être reconduit.