Bus à damiers jaunes et noirs : découvrez l'histoire de cette livrée iconique du bus dans les années 90 à Reims

Le bus à damiers jaunes et noirs retapé par l'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur) était de sortie les samedi 25 et dimanche 26 mai. Près de 600 personnes sont allées à sa rencontre alors qu'il était garé à côté de la porte de Mars, afin de découvrir l'histoire de sa livrée qui l'a rendu si populaire au cours des années 1990.

Demandez à un Rémois ou une Rémoise de longue date un souvenir lié aux transports en commun, et il est assez probable qu'elle vous mentionne un fameux bus à damiers jaunes et noirs. Dans les années 1990, on en voyait partout, et il a transporté une bonne génération de gens de l'agglomération du Grand Reims.

Apparu en 1989, remisé à partir de 2002, et disparu pour de bon en 2007 (direction la ferraille), ce bus des anciens Transports urbains de Reims (Tur) n'existe plus qu'en un seul exemplaire, relancé en 2023, que bichonne soigneusement l'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur). Quand il roule, c'est à visée mémorielle, ou pour organiser des excursions visant à découvrir le patrimoine historique et naturel régional, par exemple la Montagne de Reims ou la nuit des étoiles. 

Il n'y a pas eu de nouvelle excursion depuis le début de l'année 2024. Par contre, le bus a été stationné près de la porte de Mars nouvellement restaurée, les samedi 25 et dimanche 26 mai. Afin que le public (600 personnes au total selon l'Astur) puisse venir le voir, monter à bord, et en apprendre plus sur sa livrée derrière laquelle se cache une histoire intéressante.

Cyril Regnier, le président de l'association et véritable historien de ce bus, l'a racontée à France 3 Champagne-Ardenne. "Ces couleurs ont marqué énormément les esprits dans les années 90. On était les premiers à faire ce genre de truc [à Reims]. Les gens de cette génération ont grandi avec ces couleurs qu'ils voyaient à chaque fois qu'ils sortaient. Ça flashe, ça ne laisse pas indifférent. C'est pour ça qu'aujourd'hui, les gens s'en souviennent encore et sont émerveillés."

La fée informatique

"En 1989, les TUR voulaient une nouvelle identité visuelle, ils ne voulaient plus de bus à barres symétriques rouges. Ils voulaient quelque chose de plus moderne. À l'époque, c'était l'arrivée de l'informatique : elle permettait d'avoir un logiciel pour suivre les bus en temps réel, d'indiquer au conducteur s'il est en avance ou en retard..."

"C'est aussi à ce moment-là qu'on a eu les premières bornes d'infos pour les voyageurs, installées devant le théâtre et à quelques autres arrêts du centre-ville. Elles indiquaient quand le bus allait arriver. Il y avait aussi les premiers écrans à bord des bus..." 

"Tout ça n'est pas arrivé avec n'importe qui : on parle de Macintosh. Le fameux Mac. Apple. Et cette livrée sur le bus, ce n'était pas n'importe quoi non plus : ce sont des pixels d'ordinateur." Vous savez, ces minuscules carrés colorés composant tous ensemble les images que l'on voit sur nos ordinateurs : France 3 Champagne-Ardenne en avait parlé lorsqu'une fresque numérique collaborative et artistique avait fait une belle place à Reims et à Strasbourg.

C'était très recherché, iconique, pour pouvoir marquer les esprits.

Cyril Regnier, président de l'Association de sauvegarde des transports urbains de Reims (Astur)

"Un pixel agrandi 1 000 fois sur un Mac, c'était jaune et blanc. Mais ça ne se voyait pas à l'écran. On a repris et remis ce pixel jaune pour les bus, ajouté à un pixel noir pour le faire ressortir. Et le liseré rouge sous les fenêtres symbolise la transition entre l'ancien système et la modernité. C'était très recherché, iconique, pour pouvoir marquer les esprits." 

Un bus qui "fait du bien"

Sur les 600 personnes venues contempler le bus, "très très peu" savaient d'où venaient ces couleurs, ce qu'elles signifiaient. Mais nombre d'entre elles, en revanche, avaient pléthore de souvenirs qui rejaillissaient. 

Il faut dire que ces gens ont été témoins de la disparition progressive de ces livrées à damiers, remplacées par des bus colorés en vert pâle avec bas de caisse violet (comme du raisin pour évoquer le monde du champagne). "Ça met des étoiles dans les yeux de voir que ça existe encore. Une dame m'a dit qu'avec tout ce qui se passe [de négatif] aujourd'hui, revoir ça, ça fait du bien." 

Vers un retour des sorties

Le bus était donc sagement stationné devant le monument romain, près de la gare. Mais d'ici peu, il devrait pouvoir rouler avec du monde à bord (voir emplacement sur la carte ci-dessous).

L'association est en cours de "restructuration" et proposera un nouveau modèle de participation. D'ici l'été, de nouvelles excursions devraient être proposées au public. Mieux vaut se tenir à jour via la page Facebook de l'association. C'est là qu'elle avait annoncé que le bus serait de sortie en cette fin mai.