Couronnement de Charles III : champagne ou "English sparkling wine" le secret est bien gardé

Le breuvage qui sera servi lors du banquet qui suivra le couronnement de Charles III ce samedi 6 mai reste encore un secret bien gardé. Le champagne sera-t-il sur la table ? A moins que le vin pétillant anglais ne le remplace.

C’est une question qui ne se posait pas lors du couronnement d’Elisabeth II le 2 juin 1953. Le vignoble anglais était quasi inexistant, il s’agissait surtout de vins tranquilles, issus de cépages allemands. Mais depuis le globe terrestre a tourné, le climat s’est réchauffé et la possibilité d’élaborer un effervescent sur le sol britannique s’est implantée sur quelques 3 000 hectares en 20 ans, avec une progression de 246% depuis 2004, année où le vin mousseux a commencé à dominer la production au Royaume-Uni.

Mais la question reste posée à l'heure du couronnement de Charles III, le fils de la reine Elizabeth II, qui aura lieu le samedi 6 mai 2023. 

A l’heure du thé, il est gourmand de goûter la toute jeune histoire de l’effervescence anglaise, qui grandit à l’ombre du Champagne. Car les sujets de sa majesté, aiment le champagne. Ils en sont même tombés follement amoureux. De son côté le champagne chéri le marché du Royaume-Uni qui représente son deuxième marché export avec 28,1 millions de bouteilles expédiées en 2022, derrière les Etats-Unis 33,7 millions de bouteilles. 

Un "royal Warrant" pour être servi à la table de la couronne

Les éditions limitées lancées à l’occasion de ce couronnement de Charles III ne veulent pas dire que ces champagnes seront forcément dégustés à la table royale. Pour être dégusté à la table royale, il faut un royal Warrant. Un brevet accordé par la maison royale à seulement neuf maisons de Champagne.  Le « warrant » est renouvelé tous les cinq ans. Ce sceau royal a été obtenu il a très longtemps pour la majorité d’entre elles.

Par exemple en 1884, la maison Bollinger, reçoit le royal brevet « by appointment to her majesty the queen » la reine Victoria à l’époque. Le roi Charles III, alors prince de Galles, lors d’une visite en champagne est venu célébrer chez Bollinger les 100 ans du Warrant.

Les autres maisons de champagnes dépositaires du Warrant sont : Veuve Clicquot-Ponsardin, Krug, Mumm, Moët, Chandon, Louis Roederer, Pol Roger, Lanson, et Laurent-Perrier.

Du vin effervescent anglais au Palais ?

Ce sparkling wine sera-t-il servi lors de ce couronnement ? Peut-être, répond-on outre-manche. Du côté de Hambledon dans le Hampshire, l’un des domaines les plus anciens du Royaume-Uni, la réponse est : "pas notre sparkling cette fois" confie le winemaker Felix Gabillet.  Mais une commande doit partir la semaine suivant le couronnement à Buckingham. "Camilla était venue faire l’inauguration de notre nouvelle cuverie il y a dix ans". 

Du côté des champenois qui ont planté de la vigne, Pierre-Emmanuel Taittinger associé à Patrick Mac Grath certifie qu’il n’y aura pas de bouteilles du domaine Evremond , car la commercialisation des premiers flacons de cette association franco-britannique est prévue en 2024.

Quant à Louis Pommery, le royal baby né dans le Hampshire, du groupe Vranken-Pommery, déjà commercialisé au Royaume-Uni depuis 5 ans est un succès ! "On a vu les ventes s’envoler à cette occasion". Les Britanniques en ont acheté en prévision de leurs délicieux pique-nique géants qui ont lieu le lendemain du couronnement. "Nous connaissons leur sens du second degré. Louis est le prénom d’un roi de France avec Charles III cela donne un sacré vin de rois". Témoigne Nathalie Vranken, directrice générale déléguée du groupe Vranken-Pommery-Monopole.

Champagne ?  English sparkling wine ? "That is the question".  Sans doute les deux His Majesty ! Les bookmakers ont très certainement commencé les paris. En attendant le secret est royalement bien gardé.