A Reims, des étudiants en BTS ont travaillé ce mardi 19 janvier pour aider la CCI de la Marne à faciliter l'accès des commerçants au commerce en ligne. Une vitrine numérique devenue indispensable avec la crise sanitaire.
Imaginer la stratégie du commerce en ligne de demain pour les commerçants locaux qui doivent se réinventer avec la crise sanitaire et ses conséquences. Voilà le thème d'une journée de travail, ce mardi 19 janvier, sur laquelle ont planché une trentaine d'étudiants en BTS spécialisés dans la "Négociation et Digitalisation de la Relation Client" du lycée Colbert de Reims. Organisé par l'association "entreprendre pour apprendre", ces futurs techniciens de la relation client ont travaillé par atelier pour tenter d'apporter des solutions innovantes aux commerçants touchés de plein fouet par la crise sanitaire, le confinement, et désormais les couvre-feu successifs. Aujourd'hui, une vitrine électronique pour se faire connaître et continuer à vendre, semble devenue indispensable pour maintenir son activité.
Chaque équipe d'étudiants avait 15 minutes pour convaincre un jury de professionnels du secteur. Parmi eux, Alizée Rissel-Chapuis, cheffe de projet pour jacheteenlocal.com. Une plateforme de commerce en ligne destinée aux producteurs et commerçants de la Marne et bientôt de l'Aube, lancée en juillet 2020, après le premier confinement par la CCI de la Marne. "On a vu de beaux projets, avec une autre façon de voir les choses, de l'aide aux clients, à la prospection. On va retenir certaines idées, par exemple, tout ce qui est partenariats entre commerçants, travailler sur les bons d'achats, pour inciter les commerçants à s'inscrire sur la plateforme. Certains commerçants sont encore loins de leurs objectifs. Or, notre site est gratuit, (sauf les frais bancaires) il est là pour les aider à digitaliser leur boutique, et vendre sur Internet". A l'heure du "click and collect", l'opération devient plus que nécessaire.
Nouveaux modes de consommation
Travailler sur la relation client, décider d'une vraie stratégie sur les réseaux sociaux. Comprendre l'utilisation d'Instagram, la différence avec TikTok...Voilà l'enjeu pour les commerçants en mal de clientèle. L'objectif des organisateurs était de travailler avec cette plateforme locale pilotée par la CCI de la Marne. "L'idée est de dynamiser cette plateforme, pour que les clients soient de plus en plus nombreux à surfer sur ce site. On a profité du déconfinement et des idées innovantes lancées en catastrophe pour transformer l'essai. On voit qu'il y a un besoin, on revoit nos modes de consommation, de force plutôt que de gré, ces étudiants travaillent là-dessus. C'était aussi un cas pratique. Ce que je retiens, c'est surtout l'émulation d'idées, des forums entre commerçants et clients, des formations, des vidéos pour présenter les commerçants, on ne s'attendait pas à cela".
Les étudiants ont aussi insisté sur le contact humain, malgré le digital.
Devant le jury, l'équipe de Joris a imaginé par exemple une société de conseil pour les commerçants. Pour rendre la vente attractive. Ils veulent mettre en place une borne en centre-ville, avec un QR code, pour que les clients sachent comment acheter en ligne. Pendant leur intervention, ils ont aussi insisté sur la force des réseaux sociaux, tremplin pour se faire connaître. Avec un besoin de savoir-faire, des publications régulières. Former un réseau transversal entre les vendeurs. Et enfin humaniser les boutiques. Comme un besoin d'humanité, malgré tout au coeur de la stratégie numérique. "On veut mettre en avant les entrepreneurs du territoire, l'économie locale", confirme Anne Vereecke, de la CCI, membre de la Bande des audacieux marnais, un réseau d'entrepreneurs locaux. "Chercher à montrer les visages derrières les produits".
La journée était ponctuée de conseils express sur les nouvelles techniques du e-commerce et les besoins en formation au numérique. "Un serveur, c'est quoi à votre avis demande un questionnaire. Ce n'est pas un garçon de café, mais un outil de stockage de données !". Ou encore, "que signifie, UX ? C'est l'expérience utilisateur". Avec le renfort de la Wild code School, une école de formation aux métiers du numérique. Clément Bechetaille, "campus manager" dans cet établissement, informe les étudiants sur les besoins du moment. Pour lui, "l'adaptabilité des commerçants est primordiale, explique-t-il. Il faut aussi connaître les techniques du référencement, le fonctionnement des sites web". Derrière cette formule, il s'agit de savoir comment remonter dans les recherches des usagers sur Google, le moteur de recherche le plus utilisé par les internautes.
"Se lancer dans le digital c'est primordial, conclut Charlotte une étudiante. Il faut être actif sur les réseaux, Instagram surtout, car ça cartonne". Pour les organisateurs, l'objectif est rempli sourit Flore Wauthier, coordinatrice territoriale de l'association Entreprendre pour aprendre en Champagne-Ardenne. "Travailler sur un cas concret et local, pour dynamiser cette action, et lui faire gagner de la notoriété. Les idées sont nombreuses. Le besoin est énorme. Les jeunes ont des idées, on a besoin d'eux".