Dix mois après la pose de la première pierre du nouvel hôpital de Reims, le chantier de la phase 1, un grand bâtiment de 58.000 m2, avance à grands pas. Visite guidée au cœur de ce que le CHU présente comme l'hôpital du futur.
Le 15 janvier 2021, la première pierre du Nouvel hôpital de Reims était symboliquement posée à quelques centaines de mètres seulement de l'actuel CHU. 10 mois plus tard en novembre 2021, la phase une de ce chantier, qui devrait s'étaler jusqu'à fin 2023, est bien avancée. Il s'agit d'un bâtiment de 58 000 m2. France 3 Champagne-Ardenne fait partie des premiers visiteurs à avoir pu pénétrer sur le chantier, bottes de sécurité flambants neuves aux pieds et casques sur la tête. Visite guidée en images.
1. La façade Sud, vitrine du bâtiment
Il s'agit peut-être de la vue la plus impressionnante du nouveau bâtiment qui se construit juste à côté de l'hôpital Robert Debré. La façade sud est percée de nombreuses ouvertures, et on distingue clairement les étages qui se construisent au fur et à mesure que les grues et autres engins de chantier font leur œuvre. A terme, ce nouveau bâtiment d'une surface de 58 000 m2, comptera huit niveaux, dont deux sous-sol, un rez-de-chaussée et cinq étages.
Il accueillera des plateaux médicaux-techniques, des blocs opératoires, des activités d'imagerie médicale mais aussi 476 lits et places, soit une capacité équivalente à l'actuel hôpital, précise le CHU. Mais avec plus de confort pour les patients, puisque le chef de projet du Nouvel hôpital, Ronan Keraudren, précise "que la phase 1 du projet est assez caractéristique : 85 % des chambres seront des chambres qui ne comprennent qu'un seul lit". Plus d'intimité pour plus de bien-être. La nouvelle philosophie d'accueil des patients se ressent donc dès la construction de l'infrastructure.
2. La façade Est, la plus avancée
C'est en arrivant aux abords de la façade Est que l'on se rend le mieux compte de l'avancée des travaux de cette phase une. C'est de ce côté que l'on peut déjà compter les huit niveaux du nouveau bâtiment. D'ailleurs, pour l'anecdote, les ouvriers ont souhaité suivre la tradition et ont installé un arbre sur le point culminant du chantier. Une manière de marquer qu'ils sont allés au plus haut.
Au fur et à mesure où l'on progresse, le site prend vite des allures de fourmilière. 160 personnes, tous corps de métiers confondus, sont mobilisées ; "un pic à 400 personnes est même attendu à la mi-2022", précise Ronan Keraudren. Quatre grues, dont la plus haute culmine à 75 mètres, redessinent aussi le paysage aux abords de Robert Debré.
Le chantier se tient en plein milieu d'un hôpital en fonctionnement. Donc cela nécessite, de la part de tous les acteurs de la construction, une vigilance de tous les instants. Il faut veiller à l'hygiène et à la sécurité sur le chantier en lui-même, mais aussi aux abords, pour ne pas pénaliser les collègues soignants, administratifs et les patients.
Ronan Keraudren, chef de projet du Nouvel hôpital
3. Les intérieurs, reflets d'une nouvelle organisation des activités de l'hôpital
Quelques structures de cloisons, et voilà déjà l'imagination qui s'emballe au 1er sous-sol du Nouvel hôpital. A ce niveau, se situeront des salles de consultations, des salles de soin et des salles d'attente. Plus haut dans les étages, les futurs patients retrouveront les blocs opératoires, les services d'imagerie médicale et, bien sûr, les chambres d'hospitalisation.
" On a pensé le nouvel hôpital en mettant le patient au cœur de notre activité ", confie Marie Henry, directrice adjointe du projet Nouvel hôpital. Nous avons travaillé sur des admissions qui pourraient se faire en ligne, mais aussi sur le regroupement des activités de consultation, de bloc opératoire, de soins critiques et d'hospitalisation sur des étages identiques". L'objectif pour le patient, c'est donc d'éviter de monter et descendre d'un rendez-vous à l'autre pour une même pathologie, et d'augmenter l'efficacité et la communication dans les services.
L'architecture se met donc au service d'une nouvelle organisation de l'hôpital, qui devrait aussi favoriser l'instauration de meilleures conditions de travail pour les personnels. En donnant plus de confort au patient, c'est aussi parfois la charge de travail que l'on diminue pour les soignants. L'instauration d'espaces dédiés aux pathologies spécifiques, comme l'obésité par exemple, permettra de faciliter les gestes et donc les tâches des médecins, infirmiers et aides-soignants.
Tous les jours, nous aurons une intendance d'étage qui sera chargée d'approvisionner les unités en logistique diverse et variée. Mais il y aura aussi des rails plafonniers qui permettront de limiter le transport de charge.
Marie Henry, directrice adjoint du projet de Nouvel hôpital de Reims
4. Au dernier étage accessible, une vue sur la ville de Reims
Les escaliers semblent doubles mais une fois arrivés au 4e étage (le dernier accessible aux visites pour le moment), la vue sur la cité des Sacres est époustouflante. Au loin s'élèvent les mâts du stade Auguste Delaune, sous nos yeux, les tours de la cathédrale Notre-Dame de Reims. Plus proche de nous, les quartiers Croix-Rouge et Châtillons avec leurs immeubles hauts de dizaines d'étages. D'autres édifices religieux se détachent, comme les basiliques Sainte-Clotilde et Saint-Remi.
Une vue exceptionnelle en forme de privilège pour les ouvriers du chantier du Nouvel hôpital de Reims, dont ils pourront profiter à leur guise jusqu'en 2023, fin annoncée de la première phase de travaux. Le bâtiment que nous venons de visiter devrait accueillir ses premiers patients au début de l'année 2024. Pour le moment, aucun retard n'est à déplorer.
Deux autres phases de travaux suivront. Entre 2024 et 2028, l'aile de chirurgie de l'hôpital Maison-Blanche devrait être déconstruite et un nouveau bâtiment dédié aux activités médicales devrait sortir de terre. Enfin, entre 2029 et 2031, ce sera au tour de l'hôpital Robert Debré de disparaître. Il sera alors temps d'aménager parkings et espaces verts sur le site du tout nouvel hôpital de Reims, qui aura coûté, en tout, 492 millions d'euros.