C'est un acte manqué. Les gilets jaunes étaient attendus ce samedi 29 juin à Reims dans la Marne. 300 policiers et CRS étaient mobilisés. Le rassemblement, lancé sur les réseaux sociaux, n'a finalement pas eu lieu. L'adjoint au maire de Reims chargé de la sécurité apporte ses réponses.
Les commerçants du centre-ville de Reims s'étaient barricadés, ce samedi 29 juin, jour des soldes d'été, mais aussi journée annoncée d'un rassemblement national des gilets jaunes. Face à la peur de revoir un samedi comme le 18 mai, où des vitrines ont été brisées en marge des manifestations, la Ville de Reims avait demandé un renfort au ministère de l'Intérieur. Finalement, l'acte attendu n'a pas eu lieu. Nous avons demandé à l'adjoint au maire de Reims, Xavier Albertini quelles étaient selon lui les raisons de cet acte manqué.
Quel a été le dispositif mis en place à Reims ?
Denis Conus, Préfet de la Marne, avait interdit le rassemblement en centre-ville de Reims de 13h à 20h ce samedi 29 juin. Cela a permis de mettre en place un dispositif policier avec des contrôles préventifs et des contrôles sur sites. Des équipes mobiles ont silloné la ville pour s'assurer que les rassemblements étaient pacifiques.
Il n'y a eu aucun rassemblement. Comment l'expliquez-vous ?
Nous avions un PC de commandement. Toutes les équipes étaient réunies : l'Etat, la Police et les services de voirie. Il y avait également des vérifications comme des contrôles d'identité mais aussi des interpellations et des gardes à vue.Dans le groupe, nous avons observé deux types de gilets jaunes : les suiveurs et les Black Blocs. Ces derniers se servent de la présence des gilets jaunes pour se fondre dans la masse et commettre des casses diverses et variées. Quand les gilets jaunes les plus calmes, les plus pacifiques, se sont rendus compte qu'ils pouvaient être contrôlés, ils ont plutôt rebroussé chemin. Les Black Blocs n'ont donc pas pu se fondre dans ces gilets jaunes.
Le quartier du Boulingrin à #Reims investi par les CRS avant le départ de la manifestation des #GiletsJaunes . pic.twitter.com/KUx7g8gs0k
— France 3 Champagne-Ardenne (@France3CA) June 29, 2019
Les interpellations ont également "coupé la tête" à certains auteurs qui auraient pu être violents. Ils ont été arrêtés en possession d'un certain nombre d'armes par destination. Ils étaient donc hors circuit. La police était également toujours en surnombre par rapport aux auteurs potentiels. Comme le rapport de force n'était pas en leur faveur, ils ont décidé d'arrêter l'organisation de ce rassemblement.
Fallait-il mettre en place ce dispositif lors de la mobilisation du 18 mai ?
Il y a une différence fondamentale entre le 18 mai et le rassemblement du 29 juin. Le 18 mai, les quelques Black Blocs sont passés en-dessous des écrans radars car ils n'avaient pas été repérés. Ils s'étaient greffés à la mobilisation des gilets jaunes qui avaient des revendications. Ce 29 juin, c'était clairement un rassemblement en vue de casser. Ils ont été repérés sur les réseaux sociaux. À partir de là, la Police s'est rendue compte du risque potentiel. Un dispositif proportionné a donc été mis en place.Bilan du rassemblement des gilets jaunes à Reims (source : préfecture de la Marne)
Contrôles effectués en amont de la manifestation : 600 personnes contrôlées
Contrôles effectués sur le périmètre interdit à la manifestation : 217
- Interpellations : 19
- Gardes à vue : 10
- Verbalisations pour participation à une manifestation interdite : 16