TÉMOIGNAGES : l'inquiétude des commerçants de Reims avant la manifestation des gilets jaunes

Une nouvelle manifestation des gilets jaunes est organisée ce samedi 29 juin à Reims. En ce premier samedi de soldes d'été, les commerçants redoutent les violences commises lors du dernier rassemblement le 18 mai où des vitrines avaient été brisées. 

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A l’entrée du marché du Boulingrin à Reims, des notes d’accordéon s’envolent dans la rue. Non loin du musicien, un homme danse en rythme. L’ambiance semble légère ce samedi 29 juin au matin. La clientèle s’affaire dans la bonne humeur pour acheter des produits frais. Dans quelques heures, l’atmosphère risque de changer. Les gilets jaunes manifestent à Reims à partir de 14 heures. Il s’agit du deuxième appel au rassemblement national dans la ville.

A quelques centaines de mètres du marché, des bruits de perceuses résonnent dans une rue. Des planches en bois sont installées sur des vitrines. Alain Walker, gérant d’un hôtel, bar et brasserie mise la carte de la sécurité. Il se souvient encore de la dernière mobilisation du 18 mai. Elle s’était soldée par la dégradation de plusieurs commerces dans la cité des sacres. Son établissement en faisait partie. Portes cassées, vitres brisées, l’ensemble des dégâts et la perte d’exploitation ont été chiffrés à 10.000 euros : « J’ai dû fermer pendant 15 jours, le temps des réparations », confie Alain Walker. Aujourd’hui, le gérant se dit attentif sur la mobilisation : « Je pense que j’ai bien sécurisé mon établissement mais cela me fait des frais supplémentaires. » Son hôtel, lui, affiche complet ce samedi, « si les clients arrivent à venir… » continue le commerçant.
 

"On a des salariés à payer"

Dans une rue voisine au marché du Boulingrin, un sentiment d’inquiétude flotte dans un restaurant de cuisine traditionnelle. « Il y a une appréhension par rapport à ce qu’il s’est passé la dernière fois, mais on fait avec. », avance Mickaël Vuillier, associé du restaurant.  Son établissement est ouvert depuis 9 mois. Pour lui, il n’est pas question de fermer les portes aujourd’hui : « Le samedi, c’est une grosse journée. Nous venons d’ouvrir et nous n’avons pas forcément beaucoup de trésorerie. On a des salariés à payer. Nous avons besoin de rentrer de l’argent. »
 

Centre-ville, rue du Talleyrand, une bijouterie porte encore les stigmates de la dernière mobilisation. Ses vitres sont toujours fissurées. Sur le trottoir d’en face,  une boutique de maroquinerie a été épargnée. A l’intérieur, sa responsable, Marie-Pierre Marchal arrange les sacs en vitrine. Tout est prêt pour ce premier samedi des soldes d'été. Face à la mobilisation, elle ne cache pas son ras-le-bol. 

De toute façon, ça va impacter le chiffre d’affaire, c’est sûr. En tant que responsable, j’aimerais bien que ça s’arrête, qu’on puisse travailler normalement. 
-Marie-Pierre Marchal, commerçante à Reims.


Sur l'immense Place d’Erlon, le soleil brille sur les terrasses. Au Lion de Belfort, Vincent Mansencal le gérant de l’établissement et président des Vitrines de Reims se montre optimiste : « Je ne crains pas un second 18 mai. Je suis confiant envers le travail des autorités. » Le préfet de la Marne, Denis Conus, a interdit le rassemblement en centre-ville de Reims de 13 h à 20h. Des sanctions pénales sont également encourues. De son côté, Arnaud Robinet, le maire de Reims a sollicité le ministre de l’Intérieur et espère un renfort des forces de l’ordre.
 
 
 
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