Ils changent de vie et créent une fromagerie-brasserie bio près de Reims

Après quelques années passées dans l'agro-industrie, Margaux et Antoine ont décidé de changer de vie en créant leur laiterie et brasserie bio à Tinqueux, près de Reims. L'ouverture est prévue à l'été 2019. Une cagnotte en ligne est ouverte pour les aider.

Qui a dit que le fromage ne s'accordait pas avec la bière ? Certainement pas les deux jeunes entrepreneurs Margaux Renard et Antoine Créhin. Lui est brasseur, elle fromagère. Tous deux ont décidé d'allier leurs "métiers-passions" en créant une fromagerie-brasserie près de Reims. "C'est un rêve qui est en train de se concrétiser", raconte la jeune femme. "Mais il y a encore un peu de travail".

Le couple ne ménage pas ses efforts pour ouvrir "au plus vite", certainement à l'été 2019. Car il faut transformer un entrepôt quasi vide, situé à Tinqueux (dans la zone de Norma), en laiterie moderne et artisanale. Les cuves prennent place peu à peu dans le futur laboratoire laitier et sur la zone qui fera office de brasserie. Une chambre froide, des caves d'affinage et un magasin de vente verront bientôt le jour. "On a hâte", confient les jeunes artisans. "Cela fait presque deux anx qu'on travaille sur ce projet."
 

Changement de vie

Margaux, 25 ans, et Antoine, 27 ans, se sont rencontrés sur les banc de l'Ecole nationale de l'industrie laitière (Enil), en Franche-Comté. Chacun dans sa spécialité. Antoine avait opté pour les produits fermentés, Margaux les produits laitiers. Leur diplôme en poche, ils ont multiplié les expériences, notamment dans l'industrie agroalimentaire chez Lactalis, Bongrain, Bel ou encore Sojasun, avant d'accéder à des fonctions d'encadrement.

On veut juste vivre de nos métiers et faire ce qu'on aime
- Margaux Renard, fromagère-

"Le management, ce n'est pas vraiment ce que j'aimais", concède Margaux. "J'avais envie de revenir à la fromagerie, à l'artisanat, je me suis dit 'pourquoi ne pas essayer de faire moi-même ?' Antoine était partant." Lui fabriquait déjà sa propre bière à la maison. "Je voyais mes camarades de promo ouvrir leur brasserie artisanale, explique-t-il. Cela me donnait envie de tenter l'aventure à mon tour. Et puis on habitait à Laval, on avait envie de revenir dans le Grand Est, près de notre famille." Elle est originaire de Beine-Nauroy, dans la Marne. Lui de Rezonville, près de Metz.

Circuits courts

Travailler en couple ne leur fait pas peur. "On a chacun notre métier, du coup, on ne se verra pas, plaisante Antoine. "On sera chacun chef de notre secteur et employé de l'autre. Moi je ne saurais pas inventer un fromage et, à l'inverse, Margaux ne saurait pas inventer une bière."  Côté brasserie, Antoine proposera quatre types de bière toute l'année (blanche, blonde, brune, ambrée), ainsi que quelques recettes de saison "selon l'inspiration".

Ce qui me plaît dans la bière, c'est que contrairement au vin, on n'est pas dépendant des saisons, on fait ce qu'on veut.
- Antoine Créhin, brasseur-

Margaux concoctera quant à elle des yaourts, du beurre, du fromage frais aux épices, des fromages type raclette ainsi qu'un fromage à pâte molle. "Une sorte de camembert en forme de carré", précise la fromagère qui n'exclut pas d'imaginer d'autres recettes et produits, comme de la glace en période estivale. "Avec ce métier, on a la sensation de créer, les possibilités sont infinies, se réjouit-elle. On ne voit pas la routine arriver." Le tout sera concocté sur place à base de produits bio. "On est dans une logique environnementale", expliquent-ils. Le bio, c'est surtout un gage de qualité."

Le but, c'est que les consommateurs sachent d'où vient le produit qu'on leur vend, qu'on puisse répondre à toutes leurs interrogations.
- Margaux Renard, fromagère

Le lait proviendra d'un élevage situé à Ecordal, dans les Ardennes, à une soixantaine de kilomètres de Reims. "C'est un producteur qui est passé en bio l'an dernier, précise Margaux. Nous passons par Biolait, un collecteur français de lait bio qui aide les producteurs à se convertir en agriculture biologique." Les deux entrepreneurs privilégieront les circuits courts. Leurs produits seront disponibles sur place, mais aussi en magasins et épiceries bios et/ou locaux. "On aimerait aussi travailler pour les cantines scolaires et restaurants d'entreprise du Grand Reims", espère la jeune femme. "Et si demain, tout se passe bien, pourquoi ne pas embaucher ?"
 

Financement participatif

Dans cette même logique environnementale, le couple veut investir dans une conditionneuse à yaourts à pots en carton plutôt qu'à pots en plastique. "Les pots en carton, c'est l'avenir, mais cela coûte plus cher. Une telle machine coûte 25.000 euros, soit 10.000 euros de plus qu'une conditionneuse à pots en plastique." Pour trouver les fonds, le couple a lancé une campagne de financement participatif en passant par le site Kiss kiss bank bank. Cette "cagnotte écolo" sera ouverte jusqu'au 22 mai.

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