Obsèques de l'infirmière tuée à Reims : "Personne n’oubliera ta gentillesse, ton sourire", dit le frère de Carène Mézino

Carène Mézino, infirmière de 37 ans, a été poignardée le 22 mai 2023 à l'hôpital de Reims. Elle est décédée des suites de ses blessures. Ses obsèques sont célébrées ce 1er juin en la basilique Saint-Remi, en présence de près de 1 200 personnes. La cérémonie, débuté peu après 9h30, s'est achevée autour de 11h.

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Ce qu'il faut retenir

Ce jeudi 1er juin 2023, la basilique Saint-Remi de Reims a accueilli les obsèques de Carène Mézino. Cette infirmière de 37 ans a été poignardé le 22 mai 2023 à l'hôpital Maison-Blanche de Reims où elle travaillait. Elle est décédée le lendemain. Un homme a été interpellé et placé en détention provisoire dans cette affaire. Il s'agit d'un Rémois de 59 ans qui souffre de schizophrénie et de paranoïa.

La basilique, qui peut accueillir 1 200 personnes, était pleine pour la cérémonie présidée par l'archevêque de Reims, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort. De nombreuses blouses blanches avaient pris place dans les travées. La famille et les proches de Carène Mézino ont successivement pris la parole.

"Ta disparition tragique nous met en colère", a dit sa mère Annie Thibaut. Son frère, Luc Thibaut-Lallement, a rappelé sa joie de vivre à toute épreuve. "Pour moi, tu étais un rayon de soleil."  L'infirmière était mère de deux enfants. "À la maison, tout nous ramène à toi. Tu seras toujours avec nous", a confié son mari Adrien Mézino. 

L'archevêque de Reims est lui revenu sur l'altruisme de la jeune femme. "Elle voulait se rendre utile. Elle n’imaginait pas de profiter de la vie sans aider celles et ceux qui avaient besoin de soins", a-t-il indiqué. La cérémonie s'est faite en présence de plusieurs élus, dont le maire (Horizons) de Reims Arnaud Robinet. Le ministre de la Santé François Braun était, lui-aussi, présent. Ils n'ont pas pris la parole.

Cet article a été publié sous la forme d'un direct au fil de la matinée. Retrouvez notre couverture en détail ci-dessous.

12h15 : Le corbillard a quitté la basilique. La crémation de Carène Mézino aura ensuite lieu dans l'intimité familiale. C'est la fin de ce direct. 

12h10 : Le cercueil quitte désormais la basilique sous les applaudissements de la foule. Il est béni une dernière fois avant d'être déposé dans le corbillard.

11h15 : Les soignants se rassemblent sur le parvis pour rendre un dernier hommage à leur collègue avant le départ du corbillard. L'émotion est vive parmi les proches de la victime, le personnel de l'hôpital, mais aussi des badauds qui ont tenu à être présents.

11h00 : Les portes de la basilique s'ouvrent à nouveau. Le texte intégral de l'homélie de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort est consultable en ligne.

10h55 : Après le chant du dernier adieu, la cérémonie en la basilique Saint-Remi touche à sa fin. La famille invite les personnes qui le souhaitent à signer des livres de condoléances. Un don peut également être fait. Le ministre de la Santé François Braun est le premier à saluer le cercueil.

10h40 : Alors que l'aumônière de l'hôpital lit une prière, les deux enfants de Carène, Maëlle et Eliott, et leurs camarades de classe déposent une fleur dans des vases près du cercueil.

10h35 : L'homélie de l'archevêque de Reims s'achève. "La mort a frappé Carène, l’a emportée et vous a privé d’elle. Mais en réalité, la mort ne triomphe pas […] L’amour est plus fort que la mort."

10h30 : "Sa mort vous choque tous. Elle aurait pu frapper toute 'blouse blanche' à l’hôpital. La question 'pourquoi elle, pourquoi pas moi' peut habiter vos esprits et vos corps. Elle n'a sans doute pas de réponse", indique Éric de Moulins-Beaufort.

"La violence qui l’a frappée, comme elle a frappé une autre personne à qui nous pensons ce matin, est inimaginable. Qu'y a-t-il dans le psychisme humain ? Que peut faire la société face aux ténèbres ? Ensemble, nous portons ces interrogations."

10h20 : Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort poursuit : Carène "est morte en tenue de service. Elle a même été tuée parce qu’elle portait sa tenue de service. Elle avait compris que vivre, c’est servir. Et servir, c’est aimer."

Il ajoute : "Elle servait, elle veillait, elle se couchait tard, elle se levait tôt. Trouvant toujours quelque chose à faire pour que la vie soit plus douce pour les siens, pour les autres, sans autre récompense."

Elle voulait se rendre utile. Elle n’imaginait pas de profiter de la vie sans aider celles et ceux qui avaient besoin de soins.

Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims

10h10 : Quatre bougies sont allumées autour du cercueil de Carène Mézino. Ses deux collègues et amies déposent une blouse blanche "en mémoire de son métier d’infirmière qu’elle aimait tant". Les maires de Ville-en-Tardenois et de Champlat, où Carène avait des attaches, déposent une écharpe de maire "en mémoire de ce que Carène a fait dans la vie de ces villages".

L'archevêque de Reims, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, reprend la parole. "Sa mort nous rappelle comment le mal est présent, comment la violence est agissante dans l’humanité", dit-il.

"C’est toute la profession qui te pleure"

10h05 : Deux collègues et amies de Carène Mézino, Marylene et Manon, s'expriment désormais. "Ton départ précipité est injuste. Mon cœur d’infirmière te pleure et c’est toute la profession qui te pleure. Tu as marqué chaque service dans lequel tu es passé. Tu étais très attaché au CHU. Je me sens chanceuse d’avoir partagé ton quotidien, mais j’ai l’impression aujourd’hui d’avoir perdu une partie de mon âme soignante", explique l'une d'elles.

10h00 : "Vingt ans. Cela aurait fait vingt ans cette année en septembre que nous étions ensemble", confie le mari de la victime, Adrien Mézino. "Tu as toujours été dévouée pour les autres, ajoute-t-il. La vie ne t’a pas épargnée. Mais ce n’est pas ça qui va rester. Car Carène, c’est un cœur énorme, un sourire qui soigne… et surtout beaucoup de rires et d’amours. À la maison, tout nous ramène à toi. Tu seras toujours avec nous."

09h55 : Le frère de Carène, Luc Thibaut-Lallement, rappelle sa joie de vivre. "Tu étais très heureuse avec ton mari. Vous alliez bien ensemble [...] Pour moi, tu étais un rayon de soleil."

Personne n’oubliera ta gentillesse, ton sourire, ton enthousiasme à toute épreuve.

Luc Thibaut-Lallement, le frère de Carène Mézino

Il ajoute : "Tout paraissait si simple. Depuis le 23 mai, il ne reste de toi que des souvenirs dans ma mémoire."

09h50 : La mère de Carène, Annie Thibaut, s'exprime à son tour. "Nous étions une famille unie si proche et si heureuse. Carène, tu es partie trop tôt. Ta disparition tragique nous met en colère", dit-elle. 

Je te laisse rejoindre Papa mais sache que l’on t’aime et que tu nous manques déjà.

Annie Thibaut, la mère de Carène Mézino

Le ministre de la Santé présent

09h40 : Les portes de la basilique, où résonnent les dernières notes de la chanson "Je l'aime à mourir" de Francis Cabrel, se ferment. Près de 1 200 personnes y ont pris place, sa capacité maximale. La presse est invitée à rester à l'extérieur. Devant l'édifice, quelques dizaines de badauds écoutent la cérémonie, diffusée via des enceintes. L'archevêque de Reims, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, prend la parole.

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Les obsèques de Carène Mézino ont eu lieu ce 1er juin en la basilique Saint-Remi de Reims. ©Paul-Antoine Boudet / France Télévisions

09h30 : La cérémonie est sur le point de débuter. Le ministre de la Santé, François Braun, est présent. C'est aussi le cas du maire Horizons de Reims, Arnaud Robinet, également président de la Fédération hospitalière de France. Il n'est toutefois pas prévu de prise de parole officielle. Le cercueil de Carène est amené dans la basilique alors que la chanson "Petite Marie" de Francis Cabrel est diffusée.

09h05 : Les Rémois peuvent signer un recueil et offrir des dons devant la basilique. La somme récoltée ira à une association qui n'a pas encore été choisie. Le quartier est bouclé par un important dispositif de forces de l’ordre. La place du Chanoine Ladame, la rue du Châtelet et une partie de la rue Simon sont inaccessibles aux voitures.

09h00 : Le public commence à entrer dans la basilique Saint-Remi de Reims. De nombreux soignants sont présents. La famille de Carène Mézino indiquait dans le faire-part paru dans la presse locale que les "personnes de la fonction publique au service de tous nos concitoyens [étaient] les bienvenus en tenue de fonction". De nombreuses blouses blanches sont présentes sur le parvis. Une touche de couleur était souhaitée par la famille qui ne voulait ni fleurs, ni couronnes.

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La basilique Saint-Remi a une capacité de 1 200 personnes et était pleine pour la cérémonie ce 1er juin 2023. ©Paul-Antoine Boudet / France Télévisions

Ce jeudi 1er juin, les obsèques de Carène Mézino sont célébrées en la basilique Saint-Remi de Reims à partir de 9h30. La messe sera présidée par Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France.

Carène Mézino a été poignardée à l'hôpital Maison-Blanche de Reims, le 22 mai. L'infirmière a été visée par un homme souffrant de troubles psychiatriques qui voulait s'attaquer à des soignants. La mère de famille de 37 ans est décédée des suites de ses blessures le lendemain.

L'auteur présumé des faits, Franck Freyburger, a également poignardé une secrétaire, grièvement blessée. Le ministre de la Santé indiquait mercredi 24 mai qu'elle restait "en surveillance" après être sortie du bloc opératoire.

Un passage à l'acte "pensé depuis plusieurs mois"

Le même jour, le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire pour "assassinat" et "tentative d'assassinat". Ce Rémois de 59 ans, célibataire et sans profession, souffre "de schizophrénie et de paranoïa", a indiqué le procureur de la République de Reims lors d'une conférence de presse.

En garde à vue, Franck Freyburger a indiqué avoir donné "plusieurs coups de couteau" aux victimes "en raison de leur qualité" et en "vouloir à la psychiatrie", selon le compte-rendu fait par le procureur. 

L'homme a reconnu ses actes, précisant "avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois". Il dit avoir acheté le jour même le "couteau de cuisine", d'une lame de 20 cm, qu'il a utilisé.

Lors de son interpellation, il avait déclaré aux policiers qu'à "chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger" d'avoir été "maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique", a poursuivi le procureur.

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