Kaamelott : "Je ne pensais pas que ça allait être aussi compliqué", raconte Arnaud Klein prétendant au record du monde

Arnaud Klein a battu, ce vendredi 10 septembre, le record officiel du nombre de visionnages du même film au cinéma, avec Kaamelott. Cependant, ce jeune homme basé à Reims explique pourquoi il va pousser jusqu'à une 203e séance du film d'Alexandre Astier.

Il lui aura fallu près d'un mois et demi et surtout passer plus de 350 heures dans les salles obscures. Arnaud Klein a battu, vendredi 10 septembre, le record du monde de visionnages d'un même film au cinéma, avec Kaamelott. Mais ce jeune homme basé à Reims ne compte pas en rester là : il explique vouloir aller jusqu'à 203 séances pour battre un record non-homologué par le Guinness Book.

Alors que son aventure touche à la fin, le grand admirateur d'Alexandre Astier et de son univers raconte un défi auquel il n'était nullement préparé.

Vous venez de sortir du cinéma, il s’agissait de la séance numéro combien ?

C’était ma 194e séance et on en sort mieux que la 193e. Plus j’approche de la fin, mieux je me sens.

Vous avez battu ce vendredi le record officiel après votre 191e séance, mais cependant, le record officieux n’a pas encore été atteint. Est-ce que vous pouvez nous expliquer la nuance ?

L’ancien recordman a rencontré un problème. Un des cinémas aux États-Unis, dans lequel il s’était rendu pour participer à cette épreuve, a fermé et n’a donc pas pu procurer les preuves nécessaires au Guinness Book. On lui a amputé 11 films sur son total. Le record officiel est donc de 191 visionnages d’Avengers Endgame, mais si on veut être complet, il devrait être de 202.

Vous avez eu des contacts avec cet ancien recordman ?

Oui, c’était assez sympa. Il m’a contacté via Twitter, et de manière extrêmement chevaleresque. Il m’a donné de précieux conseils pour que je ne me trompe pas dans la procédure du Guinness, pour homologuer les preuves… La procédure est assez longue. J’ai plus de 1 500 preuves à trier avant que l’huissier ne jette un œil à tout ça. Je dois montrer, entre autres, mes tickets de ciné, des fiches signées par des témoins, des vidéos de moi au début, au milieu et à la fin de chaque séance, des photos devant le cinéma…

Comment on en ressort de 194 séances de Kaamelott ?

J’ai perdu 13 kilos ! On nous dit d’aller à la salle, mais personne n’a précisé que ça fonctionnait aussi avec les salles de ciné (rires). En réalité, à force d’être constamment assis, j’ai vite rencontré des problèmes de rétention d’eau. J’ai donc dû me mettre au sport pour évacuer tout ça.

Autre problème : je ne sais plus quel jour on est, et ce, depuis un petit moment. Le cerveau a du mal à passer de l’obscurité au jour sans transition. Je ne savais plus où j’en étais. Je me suis mis également à faire de la méditation pour évacuer la pression du record. Ma femme a été un énorme soutien dans cette aventure, elle a été un pilier et je la remercie. Mais ma vie sociale a été annihilée. Ça fait sept semaines que je ne me suis pas posé boire un verre avec des amis. Heureusement, on s’est tous donné rendez-vous après la 203e.

Au début de cette aventure, je ne pensais pas que ça allait être aussi compliqué, je suis parti assez naïvement.

Est-ce que, quelque part, vous ne tenez pas à remercier Alexandre Astier de ne pas avoir fait un film de 2h45 ?

Que ça dure 1h30 ou 3 heures, peu importe. J’y serais quand même allé pour Kaamelott !

Ça a été un vrai plaisir jusqu'à la 80e. À ce stade-là, on m’entendait encore rigoler dans la salle.

Arnaud Klein

La 194e séance a-t-elle toujours autant de saveurs que les premières ?

Je ne regarde plus le film de la même manière. Ça a été un vrai plaisir jusqu'à la 80e. À ce stade-là, on m’entendait encore rigoler dans la salle. Par la suite, il a fallu trouver des subterfuges pour ne pas tomber dans l'ennui. Et les internautes m'ont bien aidé en me lançant des défis. À chaque séance, je dois faire attention à certains détails. Par exemple, j’ai compté le nombre de fois où le mot "sire" est prononcé, le nombre de coiffes chez les actrices... Ces petits défis m'ont aidé à tenir, surtout quand j'étais dans les chiffres ingrats, encore loin du record.

Ça n’a pas trop été dur mentalement ? Vous n’avez jamais eu envie d’abandonner ?

J’ai eu des coups de mou, mais jamais l'envie d’abandonner. La communauté derrière moi m'a beaucoup soutenu. Au début, nous n'étions qu'une petite dizaine et maintenant nous sommes près de 14 000 sur tous les réseaux sociaux confondus. Les internautes me disent de ne rien lâcher. Ça fait plaisir, c’est bon enfant. C'est un record qui ne fait de mal à personne.

J'ai même reçu un énorme soutien de la salle de cinéma où je vais. La direction m’a assuré que j’aurais 203 séances, que le film ne sera pas déprogrammé avant la fin de mon défi. Ils me connaissent bien désormais, on se salue, ils s’inquiètent pour moi, ils m’encouragent énormément.

Vous devez commencer à connaître les dialogues par cœur…

Je connais les dialogues par cœur, mais pour autant je ne pourrais pas réciter le film si on me le demandait.

Rencontrer Alexandre Astier et d'autres acteurs du film a dû vous aider à maintenir le cap. Quels souvenirs en retiendrez-vous ?

Ça m’a bien boosté, surtout que ces rencontres ont eu lieu à différents moments de mon aventure. Ce n'est que vers la 140e séance que j’ai pu rencontrer Alexandre Astier (après 162 séances en réalité, ndlr). C'était très impressionant, notamment le contexte de l'émission. Mais le regard bienveillant d’Alexandre Astier a permis de me détendre.

Il a dit qu'il assisterait avec vous à une séance du film. La proposition est-elle toujours d'actualité ?

Je ne peux pas vous dire. J'ai encore espoir. J'imagine qu'il viendra à la 203e camouflé avec des lunettes de soleil et une casquette et qu'il me saluera au dernier moment. Mais si ça ne se passe pas, ce n'est pas grave.

Vous avez invité du monde pour assister avec vous à la 203e et dernière séance prévue samedi prochain. Près de 250 personnes ont déjà répondu à votre invitation sur les réseaux sociaux. Vous vous attendiez à un tel soutien ?

Le seul truc à dire, c’est merci. Certains vont venir de Nantes, de Belgique, de Suisse, ou encore de Corse pour la 203e. Je n'ai jamais pensé qu’il pourrait y avoir un tel engouement.

 

 

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