Le député (Horizons) de la première circonscription de la Marne, Xavier Albertini, a vu son compte Facebook copié par une personne malveillante. L'élu a été obligé de prévenir les internautes pour éviter toute méprise.
La copie vaut rarement l'original. Mais ici, on ne parle pas d'art, mais de politique locale et de représentation nationale.
Xavier Albertini, l'ancien deuxième adjoint à la sécurité d'Arnaud Robinet (maire Horizons de Reims, Marne), a été récemment réélu député de la première circonscription de la Marne. Sa première élection remonte aux législatives de 2022.
En tant qu'élu connecté, Xavier Albertini dispose d'une ribambelle de comptes sur les réseaux sociaux (et même d'un TikTok depuis peu). Tous sont répertoriés sur cette page officielle, qui mentionne aussi son adresse de messagerie et son numéro de téléphone.
De rapides soupçons
Mais voilà, quelqu'un a décidé d'usurper son identité numérique. Un faux compte Facebook a été créé, si bien qu'au lundi 22 juillet 2024, le député a été obligé de prévenir les internautes fréquentant son (vrai) profil sur le réseau de Marc Zuckerberg (voir publication ci-dessous).
Joint par France 3 Champagne-Ardenne, Xavier Albertini raconte, après précision en souriant que "là, c'est bien moi", avoir "été alerté par un certain nombre de mes followers. Ils m'ont indiqué que cet individu avait tenté d'usurper mon identité, en tout cas numérique. Il se présentait comme Xavier Albertini."
Capture d'écran à l'appui, il indique que l'entourloupe a eu lieu après avoir changé son image de profil, due à l'entrée en fonction de la nouvelle législature. "Il a essayé d'en profiter pour avoir des connexions" avec les personnes suivant déjà (le vrai) Xavier Albertini. "Apparemment, sur les premiers contacts, il semblerait qu'il ait fait usage de stratagèmes illégaux. Il essayait de devenir l'ami de gens qui me connaissent." Cela remonterait au mercredi 17 juillet.
Potentielle tentative d'escroquerie
"On a donné l'alerte. Et on essaye de remonter la piste, pour savoir qui est derrière" tout ça. "J'ai prévenu que ce n'était pas moi." En effet : l'usurpation est de piètre qualité, puisque la date de naissance indiquée (14 décembre 1976) ne colle pas à la vraie, visible sur le site Internet de l'Assemblée nationale : 28 janvier 1970. Peut mieux faire, même si ça peut paraître sympathique de vouloir rajeunir monsieur le député, comme l'a fait remarquer l'un des contacts Facebook du concerné.
Céleste Moreau est administratrice réseaux et sécurité informatique. Elle indique à France 3 Champagne-Ardenne que face à ce cas de figure, "il est préférable de vérifier la date de création du compte ou de la page [normalement visible; ndlr]. Ainsi que le nombre de personnes amies ou abonnées". Une date trop proche, ou un chiffre très bas, seront autant d'indices qu'il faut se méfier et qu'il vaut mieux contacter la personne par un autre biais pour vérifier que c'est bien elle.
Un autre motif de suspicion a été relevé par Xavier Albertini. "Il semblerait qu'il leur ait demandé de l'argent, ce qui a donné l'alerte : il disait 'avoir besoin d'aide'. Bien évidemment, je ne demande aucun argent." Ce qui paraît logique venant d'un avocat établi et d'une personnalité politique bien en vue à Reims (voir localisation sur la carte ci-dessous).
Mais mieux vaut le repréciser. "Ce Facebook est purement politique, il commente seulement mes activités législatives en tant que député." A priori, aucune personne n'a eu le temps d'être arnaquée.
L'élu compte "rester vigilant". Il "envisage toutes les voies de recours possibles", bien que son message d'avertissement "semble avoir calmé les ardeurs" du malandrin. Dans la matinée de ce mardi 23 juillet, ce compte semblait inaccessible. Seul demeurait le Xavier Albertini originel.
L'an passé, le député rencontrait un autre souci. On lui avait tagué le volet roulant de sa permanence, située rue Camille Lenoir. Et à Reims, ce n'est pas la première tentative d'usurpation numérique : une arnaque semblable avait concerné l'identité visuelle des transports publics rémois... avec succès.