Après deux mandats passés à la tête de la cité des Sacres, le maire Horizon Arnaud Robinet ne dirait pas non à un troisième mandat, même s'il estime prématuré de se déclarer pour 2026.. Il aime la fonction et il lui reste encore bien des projets à mener à bien. Aménagements urbains, maintien de la sécurité, développement d'un nouveau type d'habitat, piétonnisation de la ville, il fait le point sur ses priorités dans un entretien qu'il nous a accordé.
France 3 : Elu depuis 2014, vous annoncez dans l’hebdomadaire Le Point votre envie d’être candidat pour un 3ème mandat. Qu’est-ce qui vous plaît tant dans le mandat de maire ?
Arnaud Robinet : Je n’ai pas encore pris de décision. Ce qui est sur, j’aime ce que je fais. J’ai pris l’engagement de transformer notre ville. Certains projets ne pourront aboutir que lors du prochain mandat. Si j’ai encore des choses à proposer, je le ferai savoir aux Rémois. Toutefois aujourd’hui, il n’y a pas de décision prise.
Votre plus grande réussite ?
AR : Avec un peu de recul, je pense que le réaménagement de la Sernam, notamment avec la mise en place d'équipements publics majeurs, le complexe aqua ludique et l’Arena, ou encore la mise en place des promenades, sont des projets qui ont interroger mais qui se révèlent être des avancées pour Reims. Je pense qu’il en sera de même pour le réaménagement des berges du canal.
Quels sont les projets que vous souhaitez encore mener à bien ?
AR : Les berges de Reims, le musée des Beaux-Arts, la voie des sacres, Port Colbert ainsi que le réaménagement de nombreuses places sont des projets que je veux mener. ils vont embellir Reims. La rénovation urbaine qui va continuer à changer en profondeur l’ensemble de nos quartiers.
L'aménagement de la voie des Sacres est en cours?
AR : C’est un axe historique qui n’a jamais été valorisé sur les plans culturel, commercial et touristique. Le réaménagement complet prévoit un axe desservi par des transports en commun de pointe avec le bus à haut niveau de service, une mise en valeur patrimoniale et de la végétalisation. Les différents travaux sont en cours de calage et seront dévoilés à la fin de l’année. Ils doivent garantir l’accès aux commerces et aux riverains.
Mais il est critiqué par certains commerçants qui craignent de perdre leur clientèle avec la disparition de places de parking...
AR : Le petit parking ne sera pas supprimé. Des places de stationnement seront reportées sur le parking du conservatoire de Champagne Parc Auto et sur le parking de Carrefour, avec lequel nous avons un accord. Il n’est pas question de supprimer tout le stationnement. Par ailleurs, ces aménagements permettront aux restaurateurs d’avoir des terrasses.
Comment analysez-vous l’échec de Reims comme capitale Européenne de la culture ?
AR : Nous n’avons pas su fédérer assez les acteurs locaux autour du projet. C’est dommage pour Reims, mais les bonnes idées seront reprises et notamment le projet de création d’un grand lieu culturel pour les associations, les spectacles vivants et les expositions.
Beaucoup d’habitants critiquent le projet Quartus (construction d'un nouveau quartier sur l'ancien Renault Pont de Vesle) qui a surgi sur les bords de Vesle. Pourquoi avoir donné votre feu vert ?
AR : Ce projet est vieux de plus de quinze ans. Mes prédécesseurs socialistes voulaient y faire un centre commercial qui aurait tué selon moi les commerces locaux. Aujourd’hui nous avons un projet de logements qui émerge. C’est un projet privé qui respecte le PLU. Nous avons exigé qu’il y ait un parc. En l’état actuel, je comprends que ça interroge, mais attendons que les travaux soient terminés pour avoir un avis définitif.
Allez-vous diminuer le nombre des permis de construire ?
On ne peut pas demander à loger les gens qui viennent habiter à Reims sans changer l’habitat. Nous avons de nombreuses friches qui peuvent être utilisées pour créer des logements et de l’activité tertiaire. Il faut s’adapter à la demande des nouveaux arrivants. On veut qu’il y ait des espaces verts, que l’on puisse y respirer. On ne peut pas être une ville musée.
La maison individuelle va-t-elle disparaître ?
AR : Pas du tout. Nous avons mis en place des outils juridiques, les cahiers de secteurs, pour protéger les maisons individuelles. Il y en a peu à Reims, il faut les préserver.
Le pont De Gaulle va disparaître
Autre sujet polémique, la destruction du pont Charles-De-Gaulle. Cela ne risque-t-il pas d’engorger le centre-ville de Reims ?
AR : Ce pont n’était pas assez utilisé, seulement à 20% de ses capacités. Il devait faire partie d’un projet de pénétrante dans Reims qui a été abandonné dans les années 70.
Nous avons décidé de le remplacer par une passerelle. Le report de la circulation pourra se faire sur le pont de Vesles, le pont de Venise ou les voies du Rouillat. Il est prévu un renforcement des transports en commun.
Comment gérer les fichés S à Reims ?
AR : Je ne sais pas s’ils sont nombreux sur Reims car je n’ai pas accès aux fichiers. Ce défaut d’information est préjudiciable car on ne peut savoir qui on recrute, à qui on affecte des logements sociaux, comment adapter l’intervention de la police municipale.
Le mandat de maire est le plus beau des mandats.
Arnaud Robinet, maire de Reims
Comment contrer l’islamisme radical ?
AR : Il ne faut pas avoir peur d’en parler. Les étrangers doivent être expulsés ou lorsqu’ils sont français doivent être sanctionnés sévèrement.
L’islamisme radical n’est pas une opinion politique ou religieuse quelconque. C’est un poison mortel pour notre société qui met en péril nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité. Nous devons agir dès le plus jeune âge au niveau de l’éducation et de la prévention.
Vous soutenez Edouard Philippe pour la prochaine élection présidentielle de 2027. Il a été Premier Ministre d’Emmanuel Macron pendant trois ans. En quoi est-il l’homme de la situation ?
AR : Il ne s’est pas encore déclaré comme candidat mais s’il l’est, je lui apporterai mon plein soutien. C’est un homme d’Etat, il a cette hauteur de vue, et c’est aussi un élu local qui connait les problématiques de terrain. Il peut tenir un cap. Il a le courage qu’il faut pour ça.
Il va assumer ce qu’il a fait au pouvoir quans il était Premier Ministre. Il a des divergences avec Emmanuel Macron sur l'immigration, l'école. Il représente l’aile droite de la majorité présidentielle. Il peut porter un autre projet.
Mais on n’est qu’en 2023. Jusqu’en 2027, on ne sait pas ce qui peut se passer.
Renonceriez-vous à votre mandat de maire pour devenir Ministre ?
AR :Ce n’est pas d’actualité mais si la question se posait j’y réfléchirais. Cela dit le mandat de maire est le plus beau des mandats.