Ce lundi signait le retour des élèves et des professeurs au lycée professionnel Joliot-Curie après l'agression d'un professeur et d'un assistant d'éducation vendredi 12 janvier. Le professeur a été blessé au visage, trois élèves seront jugés le 20 mars 2024.
Les portes du lycée Joliot-Curie de Reims sont restées fermées ce lundi matin pour les élèves. Les enseignants n'ont pas souhaité reprendre les cours après l'agression d'un professeur de sécurité et d'un assistant d'éducation par trois élèves vendredi 12 janvier en fin d'après-midi.
«Nous sommes très choqués parce qu'il y a eu des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux et au-delà de la violence de la scène, ce qui nous a également choqués, c'est cet effet d'entraînement qui évoquait vraiment une émeute au sein du lycée. Donc pour nous, c'est très choquant » indique Hakim Kabouya, professeur de vente et représentant du personnel.
Parmi les 500 élèves que compte l'établissement certains appréhendaient la reprise des cours ce lundi, à l'instar de leurs professeurs, plusieurs lycéens se disent choqués par cette double agression : "On en entend beaucoup parler à la TV mais quand on voit ça sous nos yeux, on est un peu tétanisé on ne sait pas comment réagir, on ne sait pas quoi faire" explique une lycéenne. Un de ses camarades ajoute : "Le jour où ça arrive dans notre lycée ça fait bizarre, et on se demande si cela peut recommencer."
Manque de moyens
Comment expliquer un tel événement dans cet établissement ? Depuis 10 ans qu'il enseigne à Joliot-Curie M.Kabouya indique n'avoir jamais vécu une telle situation.
"Nous sentons effectivement qu'il y a de la tension, que cette tension gagne en ampleur( …) Cette situation traduit a minima qu'il y a un manque de moyens, notamment en termes d'adultes en établissement. Moi je pense qu'il faut plus d'adultes dans un établissement comme celui-ci et notamment plus d'assistants d'éducation".
3 mises en examen
Après presque 48 heures de garde à vue, les trois élèves impliqués dans l'agression ont été déférés devant le Parquet de Reims dimanche soir. Tous mineurs, ils sont convoqués devant le tribunal pour enfants le 20 mars 2024. Ils comparaîtront pour " violences ayant entraîné une interruption du temps de travail supérieur à 8 jours" À cette qualification s'ajoutent trois circonstances aggravantes : "réunion, personne chargée d'une mission de service public, dans un établissement scolaire".
Quant aux cours, ils devraient reprendre le mardi 16 janvier mais les professeurs n'excluent pas de faire valoir leur droit de retrait.