"On fait le plein d'inscriptions, dans toutes les catégories" : un effet JO déjà perceptible dans les clubs sportifs

Avec des "locomotives" comme Léon Marchand ou les frères Lebrun, les Jeux olympiques de Paris entraînent des retombées immédiates pour les clubs du Grand Est. Les inscriptions sont en hausse. Illustration à Reims.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 resteront gravés dans les mémoires. Organisé en France pour la première fois depuis un siècle (pour les Jeux d'été), l'événement planétaire a été suivi par des millions de spectateurs et téléspectateurs. Cet engouement pour les performances des athlètes durant l'été se poursuit logiquement dans les clubs à la rentrée. Comme le nombre de médailles record décrochées par les Français, les prises de licence devraient atteindre des sommets dans certaines disciplines.

C'est le cas notamment dans les bassins. Au Stade de Reims natation, le directeur sportif Alexandre Carré note déjà les retombées des JO. "On fait le plein d'inscriptions, dans toutes les catégories. Il s'agit à la fois d'enfants qui apprennent à nager mais aussi d'adolescents qui découvrent cette activité." Chez les 9-12 ans, le club marnais s'attend à enregistrer d'ici fin septembre près de 90 inscriptions, soit 30 % d'augmentation par rapport à la rentrée 2023.

L'effet Léon Marchand

Et la raison première de ce succès porte un nom : Léon Marchand. Le Toulousain a signé un exploit historique en décrochant 5 médailles durant les Jeux, dont 4 en or. Il est tout simplement l'athlète le plus titré de cette édition 2024. "C'est le meilleur nageur français de tous les temps, alors forcément cela se ressent, reprend Alexandre Carré. Lorsqu'on demande aux enfants ce qu'ils ont fait cet été, ils nous répondent d'abord : "On a regardé les Jeux et Léon Marchand". Ils s'identifient et s'accrochent à cela."

 Ajoutez à cela les vertus reconnues de la natation, "un sport complet qui fait travailler tous les muscles, sans risque de traumatisme", selon Alexandre Carré, et les piscines devraient encore être bien remplies cette saison. En attendant, le Stade de Reims organise plusieurs séances d'initiation et découverte d'ici fin septembre.

Discipline peu médiatisée en dehors des Jeux olympiques, le tennis de table mise traditionnellement beaucoup sur les saisons post-JO pour renforcer ses rangs. À Paris cet été, le ping a pu compter sur les frères Lebrun, Alexis et surtout Félix, ce dernier décrochant une médaille de bronze en individuel (du jamais vu pour les France en tennis de table depuis les Jeux de Barcelone en 1992) complétée par une médaille de bronze dans l'épreuve par équipes. "Juste après la médaille de Félix Lebrun, j'ai reçu un coup de fil d'une personne qui voulait s'inscrire, et là j'ai encore eu deux appels à ce sujet ce matin", témoigne Albert Gauvain, président de l'Olympique rémois tennis de table (ORTT), sur le chemin de Paris pour aller encourager Lucas Créange, membre du club engagé aux Jeux paralympiques. 

Un engouement à confirmer

Le dirigeant reste toutefois prudent concernant les retombées, prévoyant une augmentation d'environ 10 % du nombre de licenciés dans un club qui affichait l'an passé 171 pratiquants. "On est dans un mode de vie où l'on zappe très vite d'une activité à l'autre donc on verra si cela se confirme. Se pose aussi la question de l'encadrement technique et de la taille des infrastructures qui doivent accompagner une hausse éventuelle des pratiquants."

Même quand les Français ne brillent pas, les effets peuvent se faire sentir. C'est notamment le cas en athlétisme où les Bleus ne sont pas passés loin du zéro pointé, Cyréna Samba-Mayela sauvant l'honneur en décrochant une médaille d'argent au 100m haies. Malgré cela, ils sont toujours plus nombreux à chausser les pointes ou les runnings. À l'Entente Family Stade de Reims Athlétisme (Efsra), s'il est encore trop tôt pour faire les comptes, on s'attend à voir encore grossir les rangs des quelque 1 200 licenciés actuels. "Pour la séance de ce mardi midi (ouverte aux pratiquants amateurs du club), il y avait 70 personnes, c'est presque autant que pour une séance le soir, c'est un signe, constate Benjamin Oury, coordinateur des activités du club. Durant les animations dans les quartiers cet été à Reims, et récemment lors du Festiv'été, on a pu faire découvrir l'athlétisme aux enfants et de nombreux parents ont récupéré un dossier d'inscription." 

Et même sans ses anciennes locomotives Yohann Diniz et Mahiedine Mekhissi-Benabbad, aujourd'hui à la retraite, l'Efrsa croit toujours à un "effet JO". "Quand les Français réussissent moins, les jeunes s'identifient aux autres champions, analyse Benjamin Oury. Armand Duplantis (champion olympique et détenteur du record du monde à la perche, de nationalités suédoise et américaine) c'est un peu notre Michael Jordan à nous !"

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