Procès du jeune rémois torturé : Qui était le meneur ?

Au troisième jour du procès des agresseurs de Christopher C., c'était au 6e et dernier accusé d'être entendu, Johnny C. Ils comparaissent pour avoir frappé, torturé et violé un jeune rémois. Le procès, aux Assises de la Marne, se déroule du lundi 16 au vendredi 20 octobre.

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Johnny C. est-il "celui qui a bon dos", selon les mots de l'avocat général ? Si tous les accusés reconnaissent leur participation à la séquestration, presque tous minimisent leur rôle et tentent de charger l'un des agresseurs, en particulier Rémy B. et Johnny C.

Souvent désignés comme les deux meneurs, ils sont d'ailleurs ceux qui comparaissent détenus, dans le box de la salle d'audience. Le premier avait avoué au deuxième jour être l'auteur de la plupart des faits tout en affirmant ne "pas être tout seul".

Ne pas porter seul la responsabilité


L'accusé, un brun au visage massif, de taille moyenne, infirme du bras droit, affirme lui aussi ne pas être seul : "Il y a eu plusieurs coups, pas que par moi. Rémy, Sabrina et Stéphanie* l'ont aussi frappé."

Le président de l'audience lui demande : "Après ces premières violences. Avez-vous un souvenir de l'ordre ?"

- "Après, c'étaient des coups de bâton, avec un manche à balais. Il y a eu deux balais cassés."

- "Vous souvenez-vous de celui que vous avez cassé ?"

Après un temps, Johnny C. répond : "J'ai cassé celui en bois."

- "Vous avez du taper un peu fort ?"

Et de répondre avec détachement : "Ouais … ouais … ouais."

Johnny C. reconnaît tout, ou presque. Non, il n'a pas brûlé la victime avec des cigarettes mais il a "vu". Il précise : "La plus énervée c'était Sabrina D."

Johnny C. un coupable idéal ?


La défense de Johnny C. s'est donc efforcée d'effacer cette image qui lui colle à la peau : celle d'un agresseur tyrannique ayant donné des ordres aux autres.

Et pour ce faire, elle fait témoigner mardi 17 octobre l'assistante familiale, une sorte de mère adoptive chez qui il a été placé à l'âge de 5 ans.

Cette petite femme à la forte corpulence raconte, dans un flot continu : "Il est hémiplégique du côté droit. Il lui manque une partie du cerveau gauche. Il n'a pas de logique, pas valeur de l'argent, pas de mémoire." Elle détaille les raisons qui ont conduit Johnny C. à habiter chez elle : "Il avait 5 ans quand il est venu chez moi. Sa maman a été condamnée pour un inceste sur deux de ses frères. Elle ne pouvait plus les accueillir chez elle."

Elle fait le récit d'un garçon "gentil, aimable, pas violent." Elle ajoute : "Je n'ai jamais eu peur de Johnny, jamais." Selon elle, "il n'a pas l'intelligence pour avoir fait tout cela tout seul."

"Quel était votre projet dans la cave ?"


Après une semaine de lourds sévices, quel sort était réservé à Christopher C. ? Stéphanie* affirmait ainsi qu'ils voulaient "le tuer". La question est posée par le président de l'audience à Johnny C. qui s'entremêle dans des déclarations contradictoires.

- "Je lui ai dit : je vais t'emmener dans une cave de Croix-Rouge (Quartier de Reims, NDLR)."

- "Que ce passe-t-il dans ces caves ?"

- "C'est assez dangereux", répond l'accusé. "Il y a beaucoup de gens du quartier qui aiment les chiens dangereux" (Rémy B. et Johnny C. l'auraient menacé de lâcher leurs deux chiens contre Christopher C., ce qu'ils nient, NDLR).

Marquant une pose, Johnny C. reprend : "Tout de façon, je ne l'aurai jamais fait ! Le but, c'était de lui faire peur. Mais je ne l'aurai jamais fait !"

Une des deux avocates de la victime lui repose ensuite la question : "Quel était votre projet dans la cave ?"

- "Je l'aurai laissé dans la cave à Croix-Rouge (Quartier de Reims, NDLR)."

- "Le projet était donc de l'emmener ?"

- "Oui, répond Johnny C. Il serait resté dans la cave. Après je ne sais pas. Je l'aurai laissé c'est tout."

Le prénom a été modifié afin de protéger cette personne mineure
Stéphanie*

5 jours de procès
Le procès se déroule jusqu'au vendredi 20 octobre. C'est à cette date qu'aura lieu le délibéré, et l'éventuelle condamnation des accusés.

Ils sont jugés pour enlèvement, séquestration ou détention arbitraire, violence commise en réunion suivie d'incapacité supérieure à 8 jours.

Rémy B. et Sabrina D. le sont aussi pour viol commis en réunion.

Ces derniers et Johnny C. le sont aussi pour Détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie.

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