Mardi 28 mars, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Une grève au coût difficile à supporter, notamment pour les salariés les plus modestes. Les syndicats peuvent aider financièrement les grévistes à poursuivre leur mouvement. Plus de 4 000 000 d'euros ont déjà été recueillis.
D’une organisation syndicale à l’autre, le soutien apporté aux salariés grévistes varie. Mais une chose est certaine, les sommes récoltées sont considérables. Au niveau national, plus de 4 millions d'euros ont déjà été récoltés par l’intersyndicale, depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites le 10 janvier. Car tout le monde ne peut pas faire comme ce retraité de Grenoble, qui a envoyé deux chèques de 3 000 euros à la CGT.
"Au niveau national, on n’a jamais atteint ce niveau. Il y a des dons historiques", explique Stéphanie Peyrouse, Secrétaire générale de l’union départementale FO de l’Aube. "On a aussi une caisse en interne qui peut venir en complément, mais ce n’est pas une grosse cagnotte. La confédération remboursera ses adhérents à hauteur de 30 euros par jour, dès le premier jour pour ce mouvement", poursuit Stéphanie Peyrouse qui souligne que son syndicat est la deuxième organisation syndicale dans l’Aube. Il est ultra majoritaire, à hauteur de 68% dans la fonction publique hospitalière.
Indemnisation à l’heure à la CFDT
A la CFDT, il y a une caisse automatique alimentée par une part de la cotisation. Pour être indemnisé, il faut en faire la demande, être à jour de sa cotisation. Le montant est différent selon l’ancienneté de l’adhésion au syndicat. "C’est 7,70 euros de l’heure, si l’adhérent a plus de six mois", explique Delphine Thomas, secrétaire régionale CFDT, en Champagne-Ardenne. "C’est 3.90 euros, pour ceux qui ont leur carte depuis moins de six mois. On veut éviter l’effet d’opportunité".
Il y a toujours eu des fonds de solidarité, mais ça ne remplace jamais le salaire.
Sabine Duménil, Secrétaire Générale CGT de la Marne.
"Il n’y a pas vraiment de dons, mais à chaque mouvement, toutes les semaines, il y a toujours des personnes qui vendent des cookies, des soupes populaires, des boissons. Ce n’est pas facile. On se repartage les sommes par organisation syndicale", dit-elle.
Dans l’Aube, la CFDT vend également des places pour le visionnage de films. C’est un mouvement citoyen. Les films peuvent être vus dans des salles associatives. Deux films sont proposés. Ce sont "La sociale " de Gilles Perret, sorti en 2016, sur les origines de la Sécurité Sociale, et de Gilles Perret également " Les jours heureux", de 2013, quand l’utopie des gens devient réalité.
Accélération des demandes en vue
La CGT tient actuellement son 53ème congrès à Clermont-Ferrand. Tous les militants ne sont pas sur place. Ainsi Marc Joudelat, membre du bureau de l’Union Départementale de l’Aube, resté à Troyes indique que normalement les salariés seront soutenus financièrement assez rapidement. "Mais les demandes vont s’accélérer", s’inquiète-t-il.
"Ce sont les syndicats qui font la demande, au niveau national. On reverse des sommes en fonction des situations des camarades, du nombre de jours de grève. On en discute dans chaque établissement ou dans chaque branche professionnelle. Pour les journées reconductibles, c’est important de soutenir pour que le mouvement puisse se poursuivre".
Sabine Duménil est secrétaire générale CGT de la Marne. Elle n’est pas surprise. "Des fonds de solidarité", dit-elle, "il y en a toujours eu, mais ça ne remplace jamais un salaire. Il y a toujours des pertes de salaire. Cela pèse", ajoute-t-elle en référence aux cheminots en grève reconductible depuis le 7 mars.
A la CGT, on indique que localement, ce sont des petites sommes qui sont adressées au syndicat. "5, 10 et jusqu’à 150 euros, mais en moyenne les dons sont inférieurs à 50 euros", déclare Sabine Duménil. Elle précise par ailleurs que pour deux ou trois jours de grève, les salariés ne demandent rien. Les dons arrivent au national. Si le mouvement devait se prolonger, nombreux seront ceux qui auront des fins de mois difficiles.