Une pride, une marche des fiertés, était organisée ce samedi 3 juillet à Reims. Dans le cortège, de nombreux jeunes, engagés pour la visibilité des personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes et asexuelles.
Ce samedi 3 juillet, il y avait une pluie d'arcs-en-ciel, à Reims. Plus de 500 personnes s'étaient donné rendez-vous, en face de la gare, square Colbert, pour une pride inédite. 14 ans qu'il n'y avait pas eu de marche des fiertés dans la Cité des Sacres. "C'est une ville jeune, il y a plein d'étudiants, je ne sais pas pourquoi il n'y en a pas eu avant" lâche une manifestante. "Il pourrait y avoir encore plus de monde, mais c'est déjà bien, on ne va pas se plaindre. On espère qu'il y en aura encore, tous les ans" renchérit une autre participante.
Dans le cortège, des visages souriants, juvéniles presque adolescents. "Il y a beaucoup de jeunes à Reims, ils doivent se cacher sûrement. Cette marche, c'est justement pour qu'ils se montrent, que les générations changent" explique une jeune femme. Pour Jonathan, un membre du collectif Nous Toutes 51 "c'est un grand succès, depuis 2007, il n'y avait pas eu de pride à Reims".
La marche des fiertés a été créée en 1969, aux Etats-Unis, à la suite des émeutes de Stonewall qui marquent la naissance du militantisme LGBTQ+. Depuis, de nombreuses prides sont organisées dans le monde.
Hommage à Paula et François Chenu, tués en raison de leur orientation sexuelle
Cet événement était organisé par Nous Toutes 51. Avec ce rassemblement, le collectif féministe marnais voulait également rendre hommage à Paula. Le 7 avril 2021, cette femme transgenre a été retrouvée sans vie, dans un appartement, avenue de Laon, à Reims. La victime serait décédée en raison de son orientation sexuelle. Hommage également à François Chenu, battu à mort, en septembre 2002, à Reims, parce qu'il était homosexuel.
Objectif de cette marche : lutter contre toutes les violences envers la communauté LGBT+ et LGBTQIA+ (les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes et asexuelles).
Tout le monde a le droit d'aimer qui il veut, sans jugement, librement
Une fête et des revendications
Derrière la musique et la fête, l'envie de se montrer et de se faire entendre. "Ça fait cinq ans que je m'assume, donc je suis là pour célébrer cela, mais aussi pour revendiquer nos droits, notre appartenance, dire que l'on est des personnes à part entière et qu'on devrait être traité comme tel, ce qui n'est pas toujours le cas, comme dans la rue, par exemple. Nous sommes des personnes tout à fait normales" témoigne ce manifestant.
Parmi les revendications, la PMA pour toutes. C'était l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Le 29 juin dernier, le Parlement a adopté définitivement le projet de loi de bioéthique et sa mesure phare d'ouverture de la Procréation Médicalement Assistée à toutes les femmes. Une avancée pour les célibataires et les couples de lesbiennes. "On marche pour tout le monde surtout avec l'annonce de la PMA pour toutes. On est vraiment très content d'être là" nous confie une manifestante.
Autre combat : les thérapies de conversion. Les associations demandent de les interdire, en France. Ces thérapies englobent différents traitements visant à changer l'orientation sexuelle d'une personne, estimant que l'homosexualité, la bisexualité, la transidentité seraient des maladies et qu'il faudrait en guérir.
Une nouvelle marche des fiertés pourrait avoir lieu, prochainement, à Châlons-en-Champagne.