La direction de Reims Aerospace, une entreprise basée à Prunay (Marne) annonce ce 18 septembre qu'elle entame une demande d'activité partielle de longue durée, et a obtenu un accord de principe de l'État. Elle souhaite ainsi "disposer du temps nécessaire à sa diversification industrielle".
L'entreprise Reims Aerospace, basée à Prunay (Marne), spécialisée dans la construction aéronautique et spatiale, annonce dans un communiqué en date du 18 septembre avoir entamé les démarches pour bénéficier de l'activité partielle de longue durée. Concrètement, les 106 salariés seront donc mis en activité partielle dès lors que l'État aura donné un accord définitif qui devrait intervenir "dans les jours à venir".
Une décision motivée par une importante baisse d'activité. Alors que Dassault Aviation, "premier client du site, impose à marche forcée un transfert de compétences", Airbus, l'autre principal client, annonce "avoir diversifié ses sources d’approvisionnement à l’étranger, entraînant la rupture des relations commerciales avec le site courant 2023". Des carnets de commandes qui se vident pour le site de Prunay, même si "des discussions sont en cours" avec les deux groupes pour tenter de "récupérer des contrats", nous confie Maxime Thonnerieux, directeur des opérations à ACI Groupe, propriétaire de Reims Aerospace.
Cette période d'activité partielle permettrait de "disposer du temps nécessaire à sa diversification industrielle." L'entreprise voudrait transposer ses compétences dans le domaine de l'aérospatial. "On a retrouvé un marché. On travaille sur les domaines de la défense et des biens d'équipement, c'est-à-dire les machines de production, les engins de levages, les engins de travaux publics, etc."
Pas de plan de licenciement à ce jour
Pour cela, pas question de licencier. "Aucun plan de licenciement n'est prévu pour l'heure. On a besoin de tous nos collaborateurs. Chaque salarié dispose d'une expertise", et se séparer de certains salariés reviendrait à "casser cette chaîne", indique M. Thonnerieux.
Pour l'heure, l'entreprise peut déjà compter sur un nouveau client et des discussions sont en cours avec deux autres. Sans parler pour l'heure de sauvetage, ces trois nouveaux contrats potentiels pourraient en tout cas "grandement nous aider et rentrer dans une spirale positive. Les collaborateurs, et les compétences qu’on a, méritent qu’on compte sur eux."
L'entreprise se donne un délai "de 8 à 12 mois. Si, d'ici là, rien ne se passe, on se posera et on verra quelles seront les solutions face à nous. Mais on n'a pas envisagé ce scénario", tient à préciser Maxime Thonnerieux, qui indique qu'ACI Groupe va "tout faire pour soutenir [le site de Prunay] le temps qu’il faudra. On est conscient qu’il va falloir faire un effort important."
"C'est la Loi de Murphy"
L'entreprise Reims Aerospace a été reprise par ACI Groupe en juillet 2021. "Le site n'était pas en forme", précise M. Thonnerieux. Depuis, Aerospace Reims joue de malchance. "On a eu un incendie au bout de quinze jours", touchant une grande partie des équipements. "Il a fallu décontaminer pour reprendre l’activité, à la demande et avec le soutien de nos clients, Dassault et Airbus."
La perte annoncée de ces "deux clients principaux" constitue donc une nouvelle déconvenue pour le site. "C'est la Loi de Murphy", souffle-t-il. Pour autant, ACI Groupe n'émet pas de regret quant au rachat du site en 2021. Ces événements malheureux font "partie du risque industriel", conclut-il.