Reims : découvrez ce qui va changer dans les transports en commun

Les élus du Grand Reims ont validé jeudi 15 septembre le choix du nouvel exploitant du réseau de transport en commun. Mais c'est surtout un grand coup de fouet qui a été entériné avec de nombreuses nouveautés à venir dans les prochaines années aussi bien en ville qu'à la campagne.

"Pour moi, c'est la délibération du mandat. Je ne peux pas être plus claire". Avant d'entériner le choix du nouveau délégataire du réseau de transports en commun du Grand Reims, la présidente (Horizons) de la communauté urbaine Catherine Vautrin a bien insisté face à la presse sur l'importance du dossier.

Comme attendu, c'est bien Transdev (déjà en charge de l'exploitation du réseau Citura) qui a été choisi face aux deux autres candidats, Keolis et RATP Dev. Les élus ont entériné jeudi 14 septembre 2023 la décision à la quasi-unanimité (169 voix pour, 2 contre, 6 abstentions, 8 non-votants). Mais au-delà du choix de l'entreprise qui exploitera le réseau en délégation de service public pour les six prochaines années, c'est un coup de fouet important aux transports en commun qui a été donné.

Nouvelles lignes rurales, fréquence accrue pour le tram, location de vélos longue durée, création de lignes de bus à haut niveau de service en ville, les dossiers sont nombreux. On fait le point sur les annonces.

De nouvelles lignes rurales

Au total, 200 kilomètres de lignes nouvelles vont voir le jour. Sept lignes express vont ainsi relier la ruralité au centre-ville (voir la carte ci-dessous). La collectivité annonce une fréquence de passage de 45 à 60 minutes pour une amplitude horaire allant de 6h45 à 20h. 

Ceux qui n'habitent pas près d'un arrêt du réseau pourront faire appel à un transport à la demande, sur réservation, pour rejoindre ces lignes express. La réservation sera possible au plus tard une demi-heure avant leur déplacement. Une ligne desservira également de manière régulière la montagne de Reims de mai à septembre. Le reste de l'année, son fonctionnement se fera en transport à la demande.

"C'est une énorme avancée pour le rural, parce que nous créons un réseau qui n'existait pas. Nous avons créé cette communauté urbaine en 2017, nous sommes six ans après. C'est juste normal qu'on soit en capacité d'offrir une réponse", a expliqué Catherine Vautrin. Car même si la communauté urbaine compte 143 communes, le réseau de transports en commun restait calqué jusqu'ici sur les frontières de Reims Métropole, c'est-à-dire 16 communes seulement.

Davantage d'offre à la campagne et en ville

Pour le rural, jusqu'ici très peu desservi, l'offre va donc augmenter sensiblement, avec ces nouvelles lignes express. Le Grand Reims affirme que la hausse de l'offre sera de 291%, avec plus de 2 millions de kilomètres parcourus chaque année, contre autour de 500 000 aujourd'hui.

Mais l'urbain n'est pas oublié pour autant. Côté chiffres, l'augmentation est certes moins impressionnante, avec une croissance de 14% par rapport à l'offre actuelle, mais il y a aussi du changement. Déjà, la fréquence du tramway va être renforcée sur les extrémités des lignes, pour atteindre une fréquence de passage de 10 minutes à la gare Champagne-Ardenne TGV.

Ensuite, comme cela a déjà été annoncé, deux lignes de bus à haut niveau de service vont voir le jour à la rentrée 2025 (tracé ci-dessous). L'arrivée de ces BHNS ira de pair avec des travaux de voirie pour assurer une vitesse commerciale élevée avec des couloirs de bus ou encore une priorité de passage aux feux. La Voie des Sacres doit en profiter pour subir un lifting d'ampleur.

Avec une fréquence de passage proche de celle du tramway et une amplitude horaire de 5h à 23h30 en semaine et jusqu'à 0h30 du jeudi au samedi, le Grand Reims espère faire délaisser la voiture à toujours plus d'habitants.

Il faut dire que pour l'instant, sur le million de déplacements comptabilisé chaque jour dans l'agglomération, plus de la moitié sont toujours réalisés en voiture. Dans le même temps, 37% sont réalisés à pied, 9% en transports en commun et 3% à vélo, comme l'a indiqué Catherine Vautrin.

"Le prix de l'essence est un sujet financier important pour nos concitoyens. En mettant en place des transports plus compétitifs, de meilleure qualité, on leur apporte une solution qui est incontestablement dans l'air du temps."

Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims

Avec ce réseau redessiné, le Grand Reims espère voir la fréquentation augmenter de 45%. Il estime aussi que les recettes commerciales vont augmenter de 23%, comme l'a indiqué devant la presse Patrick Bedek, vice-président en charge des transports. Et si les recettes ne sont pas à la hauteur des 18 millions d'euros annuels envisagés, Transdev mettra la main à la poche pour compenser. En cas de surplus, il sera partagé entre l'entreprise et le Grand Reims.

Ce point est l'un de ceux qui inquiètent les représentants syndicaux de Citura. "Il faut savoir clairement ce qui est dit dans le contrat et savoir si ça risque de se répercuter sur les salariés par exemple à travers des conditions de travail dégradées, un gel des salaires", redoute Khira Rhimou, déléguée syndicale CGT. Elle espère rencontrer rapidement des représentants du Grand Reims pour obtenir des précisions.

Pour les usagers, une tarification unique sera mise en place pour l'ensemble de la communauté urbaine. À terme, les TER qui desservent les gares du Grand Reims devraient aussi pouvoir être empruntés sans surcoût.

Des vélos proposés en location longue durée

Pour utiliser un vélo quelques minutes ou quelques heures, il est déjà possible de se servir à Reims du service Zébullo, opéré par Champagne Parc Auto.

Le Grand Reims compte également proposer des vélos en location longue durée. 800 deux-roues devraient être disponibles au printemps 2024, avec une large gamme avec des vélos classiques, à assistance électrique, mais aussi des vélos-cargos. Dans le même temps, 18 boxes vélos doivent être installés pour pouvoir stationner sans craindre le vol.

De nouveaux bus

La communauté urbaine va faire l'acquisition de 99 nouveaux véhicules, pour assurer les nouvelles lignes et notamment le bus à haut niveau de service.

Ce parc présenté comme plus propre devrait permettre à la collectivité de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de son réseau de transport. Elle a pour objectif de diviser par trois ses émissions de dioxyde de carbone (CO2).

Le calendrier de mise en service

  • janvier 2024 : mise en place du transport à la demande de nuit et dans les zones d'activités, augmentation de la fréquence du tramway à 10 minutes sur la branche desservant la gare Champagne-Ardenne TGV
  • avril-mai 2024 : lancement de l'offre de location longue durée de vélos
  • septembre 2024 : naissance des lignes rurales express et du transport à la demande rural, mise en place d'une nouvelle grille tarifaire et d'une nouvelle billettique
  • septembre 2025 : lancement des bus à haut niveau de service
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