Alors que certains s'interrogent sur le devenir de l'église Sainte-Geneviève de Reims, dans la Marne, le diocèse répond qu'aucun projet n'est prévu à l'heure actuelle concernant cet édifice.
La rumeur parcourt semble-t-il de nouveau le quartier Courlancy à Reims depuis quelques jours. L'église Sainte-Geneviève, bâtie à la fin du XIXe siècle rue Cazin, serait amenée à disparaître.
"Je viens d'apprendre par une voisine que l'église serait revendue et détruite, parce qu'il y a trop de travaux", affirme Anne Chaupin, une riveraine qui habite le quartier depuis près de vingt ans.
"On ne touche pas à une église, c'est le patrimoine. C'est là où mon mari a été baptisé, c'est là que j'ai malheureusement fait les obsèques de mes beaux-parents. Tout le monde dans le quartier y a vécu des choses, son mariage, son baptême. C'est la vie du quartier", poursuit-elle visiblement émue.
"Aucun projet en cours"
Pourtant, rien n'est décidé quant à l'avenir de cette église. C'est en tout cas ce que nous indique le diocèse de Reims, contacté ce jeudi 9 décembre. "C'est une église pour laquelle on cherche des projets et un avenir. Mais aucune décision n'est prise. Il n'y a aucun projet en cours", précise-t-on.
Il ne serait pas non plus question que le groupe scolaire privé Saint-Michel, installé tout près, s'implique dans le dossier. "Il y a certainement eu des discussions, mais il n'y a pas de projet qui a émergé", affirme le diocèse.
Plus largement, aucun projet de vente de bâtiments appartenant au diocèse de Reims n'est envisagé pour l'instant. "Ce sont peut-être des questions qui vont se poser à l'avenir, mais pour l'instant ce n'est pas d'actualité", nous indique-t-on.
L'église Sainte-Geneviève n'accueille plus de messe le dimanche depuis début 2020. Le diocèse a préféré regrouper les célébrations au sein de ses différents espaces missionnaires. Dans celui qui concerne Sainte-Geneviève, l'espace Reims-Ouest, les messes dominicales sont ainsi programmées à la basilique Sainte-Clothilde à Reims et à Sainte-Bernadette à Tinqueux.
En octobre 2020, une réunion publique avait été organisée à Sainte-Geneviève en présence de l'archevêque, déjà pour rassurer les fidèles qui s'inquiéter de voir l'église perdre peu à peu de sa vie. Mais l'inquiétude n'a pas disparue pour autant semble-t-il.
La loi de séparation de l'Église et de l'État prévoit que les édifices religieux existants en 1905 deviennent la propriété des communes dans lesquelles ils sont installés. Ce n'est pas le cas de Sainte-Geneviève, pourtant bâtie avant la loi. "Elle devrait appartenir à la ville, mais elle a été construite par un particulier et a été donnée au diocèse dans les années 1930", précise-t-on. Les éventuels travaux doivent donc être financés par le diocèse.
Plusieurs exemples d'églises transformées
Le patrimoine immobilier de l'Église lui coûte cher. Les exemples d'églises désacralisées et transformées ne manquent pas en France ou à l'étranger. À Reims, l'église du Sacré-Cœur, construite après la Seconde Guerre mondiale, est en partie louée à l'atelier de maîtres verriers Simon-Marq.
D'autres deviennent des habitations, des espaces de travail partagés ou encore des discothèques. Ainsi, à Caen (Calvados), une chapelle qui n'accueillait plus de messes depuis dix ans a été transformée en 2020 en salle de sport.
Un sondage Opinionway* réalisé pour la Fondation du patrimoine en 2016 indiquait que 71 % des sondés se déclarant catholiques étaient favorables "à ce que les églises non entretenues soient réhabilitées en bâtiments civils".
* Sondage réalisé en ligne du 4 au 11 janvier 2016 auprès d'un échantillon de 1 045 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas avec critère d'âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence)