Reims : ​​​​​​​la femme perchée à 55 mètres depuis 5h du matin sur une grue, au nom de son fils autiste, est descendue

Ce lundi 14 septembre, la mère du jeune Rémi, Neslihan Beaufort, était montée au sommet d'une grue sur le chantier de la future grande piscine de Reims. Avec son mari, elle voulait dénoncer le manque de soutien pour scolariser Remy, son fils autiste. Elle est redescendue à 22h40. 

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Mise à jour : La mère de Remy, un enfant autiste, est finalement redescendue de la grue où elle était montée à 5h du matin ce lundi 14 septembre, à 22h40, à Reims. La proposition de l’inspection académique avait d'abord été refusée par les parents lundi soir. L'institution leur proposait de former l'auxiliaire de vie scolaire (AVS) de leur fils aux spécificités de l’autisme. Mais les parents voulaient une éducatrice spécialisée. La mère de l'enfant concernée, attendait d’autres gages, notamment du préfet. Celui ci s'est engagé à mettre en place une réunion de concertation ce mardi 15 septembre à 9h.
 


Voici le texte visé par le préfet de la Marne : 

A Reims le 14/09/2020 
Je soussigne Pierre N'GAHANE, Prefet de la Marne atteste que se tiendra une reunion le mardi 15 septembre à la sous-prefecture de Reims qui aura pour objectif de trouver une solution adequate et satisfaisante a la situation de l'enfant Remi. 
Cet échange se tiendra en présence de la famille de l'enfant Remi BEAUFORT. Les services de l'ARS, de la MDPH et de reducation nationale seront à cette réunion. 
J'indique et j' assure que tous les services de l'Etat souhaitent prendre en considération les difficultés de la famille et tout mettre en oeuvre afin d'aboutir a une solution perenne et adaptee pour l'enfant. 
Je m'engage personnellement à que tout soit mis en oeuvre à cette fin et à l'issue de cet entretien qui se déroulera a la sous-prefecture de Reims. 

 
Dans un post Facebook, Neslihan Beaufort a tenu à donner des nouvelles à ceux qui l'ont soutenue. "Je suis descendu de ma grue.
Le préfet m'a fait parvenir une convocation pour une réunion avec l'ARS, de la MDPH et de l'éducation nationale à la sous-préfecture de Reims pour objectif de trouver une solution adéquat et satisfaisante à la situation de mon petit Remy.
Merci à tous pour vos messages et merci pour votre soutien".
Elle avait donné des nouvelles pendant la journée via les réseaux sociaux. 

Elle tentait de se faire entendre par tous les moyens. Neslihan Beaufort, une mère de famille, s'était installée lundi 14 septembre 5h00,  sur une grande grue du chantier du complexe aquatique de Reims, dans le quartier de la gare. Son mari et elle, dénoncent la mauvaise prise en charge scolaire de leur fils Rémy, autiste et élève à l’école élémentaire Pommery à Reims. L’an dernier une auxiliaire de vie scolaire collective a refusé de s’occuper de leur fils, et cette même femme, aujourd’hui AVS individuelle, en a encore la charge.

Plus généralement, ils se battent depuis cinq ans, pour que leur fils soit, au début scolarisé, et aujourd'hui bien pris en charge. Neslihan Beaufort est donc une femme révoltée. C'est pour dénoncer la non prise en charge de son fils autiste, que cette maman a décidé de gravir les 55 mètres de l’une des grues situées au niveau de la construction du nouvel espace aquatique rémois.

La maman de Rémy s'est exprimée dans une vidéo publiée sur Facebook. Elle raconte sa situation et demande de l'aide. "Je suis maman d'un enfant autiste. Je suis sur une grue pour défendre ses droits".
  

Un signe fort, accompagné d’une banderole de 20 mètres "Autisme, handicap, stop au mépris !"  

Pour comprendre cette colère, il faut demander au papa Reynald, resté en bas de la grue. « Nous en avons marre, notre fils a 8 ans et depuis 5 ans on se bat chaque année pour qu’il soit scolarisé en étant aidé comme cela doit être le cas pour ce genre de maladie ». Rémi, est scolarisé dans son école de quartier, l’école élémentaire Pommery, « dès la première année, il a fallu se battre pour qu’il soit accompagné, logiquement une assistante scolaire devait le prendre en charge durant 12 heures, finalement, elle ne l’a accompagné que 3 heures, le ton était donnée… »

Depuis, la famille va de déconvenue en déconvenue. Rémi est aujourd’hui dans une classe spécialisée de l’école, une classe de 12 élèves dite ULIS (Unité Locale d’Inclusion Scolaire) mais cela, au niveau CE1, ne change pas grand chose pour le papa « ils regroupent dans cette classe tous les enfants qui les embêtent et ça n’avance pas.. »
 

La famille fondait des espoirs sur cette rentrée 2020, en vain « L’accompagnante que Rémi devait avoir n’est pas venue du coup, il n’en avait pas… C’est terrible, il a passé le début d’année à tourner en rond dans la classe en jouant seul avec ses cartes et il est privé de récréation car l’établissement à peur qu’il se sauve.. Nous sommes perdus » reprend le père de famille.

Aujourd’hui, les parents demandent simplement qu’une accompagnante individuelle soit prévue pour Rémi et qu’il puisse avancer dans sa scolarité « il faut le stimuler, c’est ce que l’on fait chez nous, il ne parle pas ou pas bien du coup, il faut lui parler avec des images ou des signes, c’est un travail du quotidien et nous voudrions un peu de soutien du monde sclaire » conclut Reynald Beaufort.
 
 



Dans la matinée, les pompiers sont arrivés sur place. En nombre. Pour sécuriser la zone et prendre en charge la mère de famille, en cas de difficultés. 

Le Rectorat propose un rendez-vous à la famille

Réagissant à cette affaire, le Rectorat de Reims propose une rendez-vous à la famille ce lundi. Il infique "faire de l'École un espace véritablement inclusif est une priorité du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et de nombreuses mesures ont été prises en ce sens avec, par exemple, la création d'un numéro d'appel dédié à destination des parents, le renforcement de la formation des accompagnants des enfants en situation de handicap (AESH), encore le déploiement des pôles inclusifs d'accompagnement localisé (PIAL) ou le lancement d’une ambitieuse stratégie pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement qui permet une scolarisation adaptée dès la maternelle".

S'agissant de la situation qui a suscité le déploiement de cette banderole, poursuit le Rectorat de l'académie de Reims, l'enfant en question "bénéficie bien de l'accompagnement d'une AESH, formée et motivée, au volume horaire notifié par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Dans un esprit de dialogue, un rendez-vous a été proposé à la famille aujourd'hui-même avec l'inspecteur d'académie", directeur académique des services de l'Éducation nationale de la Marne, pour échanger avec elle sur la situation de son enfant et l'accompagnement dont il bénéficiera cette année.

 
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