Reims : une "periodic box" pour lutter contre la précarité menstruelle

Quatre femmes, toutes étudiantes, ont conçu dans le cadre de leurs études un distributeur de protections hygiéniques gratuites afin de lutter contre la précarité menstruelle. Découverte de ce projet baptisé "periodic box".

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C'est une boîte en bois en forme d'étagère, d'un petit mètre de hauteur et colorée, trônant au milieu du foyer pour jeunes travailleurs Léon-Paindavoine de Reims. A l'intérieur, des mains bienveillantes y ont déposé des serviettes, cups ou tampons hygiéniques en libre accès. Des moyens de protection mis gatuitement à disposition des résidentes afin de leur éviter toute forme de précarité menstruelle. 

A l'intiative du projet, ce sont quatre étudiantes en Master II management des entreprises de l'économie sociale et solidaire à l'université de Reims, et réunies au sein du collectif Estim'ess, créé en septembre.

Se mobiliser pour la dignité des femmes 

" Nous sommes partis d'un constat, explique Karine, l'une des membres... En France, plus d'un tiers des femmes ont recours à des protections de fortune type papier toilette ou journal afin de réduire le coût des protections menstruelles. Dans le cadre de notre projet d'étude, on a donc décidé de se mobiliser pour la dignité des femmes."

Cette problématique est portée par la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité hommes-femmes Marlène Schiappa. Dans la foulée d'un rapport parlementaire, elle vient d'annoncer l’expérimentation dès 2020 de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs. "On a tout de suite voulu s'inscrire dans cette démarche, précise Emilie, autre membre d'Estim'ess. En plus du foyer de jeunes travailleurs, on vise à terme des structures qui accueillent des publics précaires comme l'armée du salut ou les restos du coeur."

 
 

Pour l'instant, les serviettes et tampons déposés dans la boîte proviennent de dons personnels. " Les gens peuvent passer et déposer des serviettes ou des tampons sur le modèle des bibliothèques solidaires," poursuit Virginie Gavel, membre elle aussi du collectif Estim'ess. "Mais l'idée est de faire appel aux grands distributeurs comme Always ou Nana pour mettre en place des conventions de dons avec eux."
 

Une boite développement durable 

Pour mettre au point la periodic box, le collectif a contacté Céline Gobillard, auto-entrepreneuse spécialisée dans la conception d'objets à partir de matériaux de récupération.

"Pour créeer cette boîte, on a voulu faire d'une pierre deux coups en alliant l'utile au développement durable. Le bois provient de placards que l'on m'a donnés récemment", expique t-elle. "On voulait fermer sur le devant afin de ne pas voir le contenu de la boîte et ne pas gêner les bénéficiaires. Plutôt que des portes, on a cousu un rideau afin de repecter leur intimité avant de customiser l'ensemble avec des lammes de cartons peintes, afin de rendre l'ensemble joli."

Conséquence de cette récupération : un budget quasi-nul en terme de matières premières, avec pour simples achats la peinture et quelques visses. 

Afin d'impliquer un maximum de personnes, les résidentes du foyer Paindavoine ont, elles aussi, participé à la conception de la boxe. Kassandra, 23 ans, arrivée au sein du foyer il y a deux semaines à peine, n'a pas hésité une seconde avant d'apporter sa pierre à l'édifice. "J'ai peint les bandes de carton avec de la peinture acrylique alors que je ne suis pas du tout bricoleuse à la base, rigole t-elle. Je l'ai fait parce que je pense aux filles qui n'ont pas de protections. Moi même, j'essaye de limiter et de ne pas acheter trop souvent afin de "respecter" le budget".
 

Pour l'heure, une seule boîte a vu le jour mais l'objectif est d'en concevoir le maximum possible, à condition de décrocher quelques financements bien que le prix de conception soit modique. Actuellement, le collectif tente d'obtenir des fonds auprès de la ville de Reims et l'université de Reims.

Une cagnotte est également mise en ligne.

 









 
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