Jusqu'au lundi 11 novembre, 335 vignerons indépendants sont rassemblés au parc des expositions de Reims pour le salon des vins. Et parmi eux, de plus en plus de viticulteurs proposent des vins biologiques. Une tendance qui correspond aux attentes des consommateurs.
"C'est l'un de nos meilleurs salons, on vend à Reims presque autant qu'à Paris", confie l'Alsacien Florian Beck-Hartweg. Viticulteur à Dambach-la-Ville près de Sélestat (Bas-Rhin), il participe au salon rémois des vins des vignerons indépendants depuis ses 8 ans. "J'accompagnais mes parents qui venaient ici chaque année depuis la toute première édition."Désormais, il fait le trajet avec sa femme Mathilde, avec laquelle il a repris l'exploitation familiale convertie à l'agriculture biologique depuis 2008. "Au début, on n'était pas très nombreux comme vignerons bio sur le salon, puis on en a vu de plus en plus, surtout dans certaines régions comme l'Alsace."
Ce salon est une institution dans la région, les gens viennent de loin pour rencontrer les viticulteurs et discuter des différents modes de culture
- Florian Beck-Hartweg, vigneron alsacien
Pour cette 27e édition, le salon des vins accueille 76 vignerons bio sur 335, ce qui représente près de 23% des participants. Un chiffre qui progresse doucement d'année en année. Si le label "vin biologique" certifie le produit - le vin -, la certification "haute valeur environnementale" (HVE) assure de son côté que l'exploitation préserve et développe la biodiversité. Les viticulteurs qui affichent cette certification sont également de plus en plus nombreux sur le salon (63 vignerons HVE cette année, contre 42 en 2018).
Disparités régionales
Cette avancée du bio est plus ou moins importante selon les régions viticoles. La Bourgogne compte seulement trois représentants bio et cinq HVE sur tout le salon. A l'inverse, un producteur sur deux venu du Languedoc-Roussillon affiche le fameux logo AB (agriculture biologique). La Vallée du Rhône est également bien représentée."C'est sûr que c'est plus facile de passer au bio par chez nous que dans des régions humides", admet Laurence Reboul, viticultrice sous le soleil de Roquemaure, entre Orange et Avignon. Convertie au bio depuis 11 ans, elle participe pour la deuxième fois au salon des vins de Reims. "Ce n'est pas évident au début car on n'est pas connu, explique-t-elle. Mais on a déjà vendu plus cette année que l'an passé." Son label bio permet aussi d'attirer de nouveaux clients, soucieux de l'environnement.
Il y en a beaucoup qui viennent pour le bio, qui nous demandent comment on travaille la terre, etc. Mais il y en a encore qui ne veulent pas en entendre parler.
- Laurence Reboul, viticultrice dans la Vallée du Rhône
Quelques mètres plus loin, Laurent Gili, viticulteur dans l'Aude, raconte qu'"un monsieur a presque fui lorsqu'il a vu le logo bio, en disant qu'il ne voulait pas être empoisonné". "Mais c'est l'inverse", s'étonne devant lui une dame. Cette Ardennaise ne s'est pas arrêtée avec son mari sur ce stand par hasard.
"On aime bien les vins du Languedoc et le label bio nous a aiguillé, assure-t-elle. On fait attention à ce qu'on mange, à ce qu'on boit, c'est une philosophie de vie." Ces deux amateurs de vin s'arrêteront aussi chez des viticulteurs conventionnels qu'ils connaissent bien. "Mais pour les découvertes, on privilégie le bio."
Pour sa dernière journée, le salon des vins sera ouvert ce lundi 11 novembre, de 10 à 18 heures, au parc des expositions de Reims.