Les soirs, la nuit ou les week-ends… A Reims, il faut parfois attendre plus d'une demi-heure pour obtenir un taxi. Et pour cause : l'agglomération rémoise compte deux à trois fois moins de taxis que d'autres villes françaises de la même taille. Mais cela devrait bientôt (un peu) changer.
Temps d'attentes à rallonge, retard sur des courses pourtant réservées… Tous ceux qui doivent régulièrement faire appel aux taxis de l'agglomération rémoise le savent : la qualité du service n'est pas toujours constante.
En particulier, aux heures de pointes : les soirs, ou les week-ends.
- Stéphanie Gagnoux, présidente du club hôtelier Reims ChampagneLes samedis soirs, lorsque les clients souhaitent aller dîner dans un restaurant, c'est compliqué
"Il y a des moments difficiles" explique Stéphanie Gagnoux "les clients attendent longtemps, parfois au-delà de 30min".
Faute de pouvoir toujours faire appel aux taxis, les hôteliers du Grand Reims ont d'ailleurs recours à des sociétés privées et mettent en place des systèmes de navettes.
Presque trois fois moins de taxis qu'au Havre
Pas besoin de chercher très loin pour comprendre l'équation : s'il n'y a pas assez de taxis aux heures de pointe dans l'agglomération rémoise, c'est peut-être parce qu'ils sont deux fois moins nombreux à exercer que dans d'autres villes françaises de la même taille.
Pour 175.000 habitants, Saint-Etienne compte 85 taxis licenciés, quand Rouen pour 114.000 habitants, en a une centaine… et le Havre, avec ses 183.000 habitants, en a même 140 !
A Reims, ville de 183.000 habitants, seulement 53 chauffeurs de taxis se partagent la charge de travail. Certains d'entre eux exercent d'ailleurs des activités de transport médical et scolaire.
En effet, le nombre des licences accordées dans l'agglomération rémoise n'a pas changé depuis 1996. Alors que le population a depuis augmenté, et que l'activité touristique est en plein développement : depuis l'arrivée du TGV il y a 12 ans, le parc hôtelier a explosé, le nombre de nuitées passés dans la cité des sacres également.
Néanmoins, il faut noter que ces villes, si elles sont de tailles similaire à Reims, ont des infrastructures que la cité des sacres n'a pas : un aéroport, des ports, etc. Par ailleurs, la gare Champagne-Ardenne ne fait pas partie du périmètre des taxis rémois. S'ils ont bien sûr le droit d'y déposer des clients, ils ne peuvent pas ensuite s'installer dans la file des taxis, réservée... aux taxis licenciés de Bézanne.
Bientôt plus de taxis
Seule habilitée à autoriser de nouvelles licences de taxis, la mairie de Reims a décidée d'augmenter leur présence dans la commune. Mais si le nombre de 15 nouveaux taxis avait un temps été évoqué, après discussions, ce seront finalement 5 nouvelles autorisations qui seront attribuées.
- Elizabeth Vasseur, adjointe au maire déléguée à l'administration générale
Nous avons rencontré les taxis à plusieurs reprises, et ils nous ont expliqué les difficultés qu'ils ont actuellement, par rapport à la perte de certains marchés dans le domaine médical
Un élargissement revu à la baisse, mais la mairie se défend son ambition d'améliorer le service des transports sur la commune : "nous délivrons [ces autorisations] pour 5 ans" explique Elizabeth Vasseur "nous pouvons mettre des critères de fonctionnement : nous pouvons leur demander de travailler plutôt en fin de semaine, les week-ends, et nous pouvons mettre des lieux propices à leur exploitation".
Ces nouveaux taxis, qui devraient commencer à exercer dans les prochaines semaines, n'auront en effet pas une licence comme les autres, mais une autorisation administrative.
A la différence de la licence, ces autorisations ne sont pas cessibles et existent pour une durée limitée, mais elles sont en revanche gratuites. Quand les licences rémoises se vendent actuellement à 160.000 euros.
Des taxis en pleine évolution ?
De leur côté, les taxis rémois se seraient engagé à améliorer leur service dans l'agglomération.
Depuis plusieurs mois, une application, "les Taxis de Reims", permet de voir l'arrivée des véhicules en temps réel. "On est en train de mettre un planning d'organisation pour savoir combien on a de taxis par tranche horaires, pour être sûr d'avoir un certain nombre de taxis sur chacune d'entre elles" promet Michaël Sobreiro, co-gérant des taxis de Reims.
Un bilan de ces mesures sera fait à l'automne, à la fin de la saison touristique.