Venu à l'occasion du quinzième centenaire du baptême de Clovis, Jean-Paul II s'était rendu à Reims le 22 septembre 1996, où il avait notamment donné une messe devant 200 000 fidèles à la base aérienne 112. 27 ans plus tard, jour pour jour, le pape François est reçu à Marseille pour deux jours de visite.
“Son regard m’est resté en tête pendant plusieurs jours. Il avait une profondeur dans son regard... C’était presque surnaturel”. C’était il y a 27 ans, mais Gabrielle Nguyen, à l’époque adjointe au maire de Reims Jean Falala (qui était à l'origine de l'invitation du pape), s’en souvient comme si c’était hier. Le 22 septembre 1996, à l'occasion du quinzième centenaire du baptême du roi des Francs Clovis, le pape Jean-Paul II se rendait à Reims, où il a notamment visité la base aérienne ainsi que la Cathédrale, acclamé par 200 000 fidèles qui ont fait le déplacement. Une journée historique, qui marque dernière visite en date d’un Saint-Père dans la Marne.
“Le matin, c’était impressionnant, je m’en rappelle très bien. Lorsque nous sommes allés à la base aérienne pour la messe papale, nous avons traversé Reims très tôt, et en raison des mesures sécuritaires, aucune voiture ne circulait. La ville semblait vide, plongée dans un grand silence”, se souvient Thierry Bettler, aujourd'hui recteur de la Cathédrale de Reims.
"C'est l'Église universelle qui vient à Reims"
À l’époque, l’événement a une portée symbolique toute particulière pour le prêtre : “J’étais ordonné prêtre le 30 juin 1996, soit quelques semaines seulement avant la venue du Saint-Père. J’ai vécu ça avec toute l’émotion qu’un jeune prêtre peut porter. Je l’avais déjà rencontré dans mon parcours de formation, mais ce qui m’a le plus ému, ce n’est pas spécialement de le voir lui, mais plutôt de le voir chez nous. Aller voir le pape à Rome, c’est, entre guillemets, dans l’ordre naturel des choses, mais là, c’est lui qui vient. C’est l’Eglise universelle qui vient à Reims, c’est d’autant plus fort”, relate-t-il.
Il faut dire que la journée a été riche en émotions pour toutes et tous. “C’était très impressionnant. Je me souviens de la BA 112 où des gens étaient même venus dormir la veille et l’avant-veille. J’ai aussi un flash du moment où on a commencé à voir l’avion. Quand sa porte s’est ouverte, il y a eu une acclamation... Ça vous faisait pleurer”, se remémore Gabrielle Nguyen. Elle poursuit à propos de la venue de Jean-Paul II à la Cathédrale : “Quand il est entré, et c’est la première fois qu’il entrait dans la Cathédrale de Reims, les personnes sur le bord s’agenouillaient, pleuraient. Au niveau de l’émotion, c’était très fort”.
Une visite de dix heures
C’est ainsi que, le temps d’une journée, ou dix heures plus précisément, Reims s’est transformé en un haut lieu de l’Eglise, le tout dans une ferveur populaire impressionnante. Au programme de la visite : la célébration de l’eucharistie à la BA112, suivie d’une rencontre avec les évêques de France à la maison diocésaine Saint-Sixte, puis un temps de prière à la basilique Saint-Rémi, pour finir par se rendre en “Papamobile” à la Cathédrale de Reims.
27 ans plus tard, Jean-Paul II reste le huitième et dernier pape à avoir visité Reims, laissant des souvenirs intacts à ceux qui l’ont vu sur place. D'un point de vue national, il se rend à Paris l'année suivante (1997), et visite une dernière fois la France en 2004, à Lourdes, quelques mois avant sa mort. Son premier successeur, Benoit XVI, visitera ces deux mêmes villes en 2008.
En cette date de 27ème anniversaire, c’est le pape François, deuxième successeur de Jean-Paul II, qui est arrivé à Marseille, reçu par Elisabeth Borne. Il y restera pour deux jours de visites, qui apporteront peut-être la même ferveur populaire à la cité phocéenne, notamment lors de la messe donnée au Vélodrome, devant près de 60 000 personnes.
