Si la venue du pape peut se faire dans la cité phocéenne ce vendredi et samedi, c'est grâce à l'initiative du cardinal Jean-Marc Aveline. Tout juste nommé archevêque de Marseille, en 2019, il lui propose de venir ici. Après quatre ans de préparations et de réflexion, la rencontre est enfin possible.
On doit la venue du pape François dans la cité phocéenne ces 22 et 23 septembre au cardinal Jean-Marc Aveline. Proche du pontife. C'est lui qui a invité le haut représentant de l'Église à l'occasion des Rencontres méditerranéennes. Et il n'a pas eu de mal à convaincre le pape de se rendre ici.
Le cardinal Aveline raconte les coulisses ayant précédé la visite du pape à Marseille au micro du journaliste de France 3 Provence Alpes, Thierry Bezer.
Après avoir été nommé archevêque de Marseille en 2019, le cardinal Aveline présente au pape un rapport. "Je lui ai parlé de Marseille qu'il ne connaissait pas. Je lui ai expliqué cette ville, son histoire, ce qui la caractérise. Et puis ce qu'on essaye de faire ici, dans notre petite église catholique. Et ça, ça l'a beaucoup intéressé", explique-t-il avec un large sourire et les yeux rieurs. C'est à ce moment-là qu'il lui propose de venir ici. En janvier, la décision est actée.
Ses prédécesseurs avaient aussi tenté de l'inviter. Le président de la République lui avait, pour sa part, conseillé de s'y rendre.
Marseille, une place particulière en Méditerranée
S'il ne connaît toujours pas le secret de sa force de conviction, le cardinal Aveline explique que c'est surtout la Méditerranée qui intéresse le pontife. "Marseille est une ville qui est comme un résumé des problèmes méditerranéen. Ici, toutes les questions se retrouvent. Elle est à la fois européenne et méditerranéenne. Elle est une série de sédimentations de couches de migrations successives. Cette ville fut longtemps porte de l'Orient, aujourd'hui porte de l'Occident", précise-t-il.
C'est aussi l'occasion de poursuivre son pèlerinage méditerranéen. En 2013, le pape se rend sur l'île de Lampedusa. Puis, pendant dix ans, il sillonne la Méditerranée, en passant par Tirana, Sarajevo, Lesbos, Le Caire, Jérusalem ou encore Chypre, Rabat, Naples et Malte.
L'immigration au cœur des préoccupations
La visite du pape François est particulièrement dédiée aux migrants, à la question migratoire. Ce vendredi 22 septembre, il présidera une cérémonie à la mémoire de ceux qui sont morts en mer à Notre-Dame de la Garde, puis il se recueillera au Mémorial des marins et migrants disparus en mer.
"Il vient pour éveiller nos consciences sur l'importance de prendre au sérieux ce qui est en train de se passer dans cet espace géographique, ajoute le cardinal Aveline. L'Église essaye de permettre au maximum à des gens de parler et de débattre à ce sujet."
Une grande messe organisée au Vélodrome
"Je ne viens pas en France, je viens à Marseille", avait dit le pape le 6 août dernier, alors qu'il était dans l'avion de retour des JMJ (journées mondiales de la jeunesse) de Lisbonne. Cette phrase, qui avait fait polémique à l'époque, avait bien montré les intentions du souverain pontife, celle de ne pas faire de voyage officiel en France, à l'inverse de ses prédécesseurs.
Une messe sera tout de même célébrée ce samedi. "Je lui ai dit 'Vous ne pouvez pas empêcher les Français de venir prier avec vous'", poursuit le cardinal.
Une rencontre avait été organisée à Bari, au sud de l'Italie, en février 2020. Le pape avait rencontré les évêques et avait célébré une messe cours Victor Emmanuel II. Le cardinal a décidé d'utiliser ce modèle pour organiser cette visite tant attendue.
La messe aurait pu être donnée sur la plage du Prado ou à l'hippodrome Borély, dans le 8e arrondissement, mais il a été décidé qu'elle se déroule au stade Vélodrome. "C'est comme s'il allait chez les gens. C'est un symbole très fort le Vélodrome et c'est ce qui contribue, je crois, à la ferveur de l'effervescence dans cette ville ces derniers jours", explique celui qui permet que cette rencontre se fasse.
Le pape François III arrivera sur le tarmac de l'aéroport Marseille Provence, à Marignane, ce vendredi à 16 h 15.