Depuis un an déjà, vingt migrants, tous Soudanais, sont hébergés à Vitry-le-François dans la Marne. Une de nos équipes les a suivi pour découvrir leur quotidien, entre cours d'alphabétisation et démarches administratives.
Cela fait un an que vingt migrants orginaires du Soudan vivent dans la Marne. Tous sont venus de Calais. À l'époque, ils devaient rester quelques mois, le temps que soit instruite leur demande d'asile.
Problème : l'étude des dossiers prend beaucoup plus de temps que prévu. "C'est difficile. Tous les jours j'y pense et je n'ai pas de réponse", détaille Hamid Mohamed, demandeur d'asile. "Je ne sais pas ce que je vais faire à l'avenir, ce qui fait que je suis inquiet".
Sur vingt hommes, seulement cinq ont eu une réponse. Parmi eux, un débouté, les autres se sont vus accorder l'asile. Trois sont partis à Reims pour suivre des cours de Français.
Le quatrième est encore là, Mokhtar Mohammed a appris ce matin la nouvelle : "Je suis si heureux. L'un des plus heureux jours de ma vie. En France, je vais d'abord étudier. Et après cela je verrai ce que je vais devenir."
Aucun problème avec le voisinage
À Vitry-le-François, les Soudanais reçoivent des cours de français et de citoyenneté. Chacun a droit à une aide de 204 euros mensuel.Dans le quartier, passé les craintes des débuts, pas de problème à signaler. "Depuis qu'ils sont arrivés, il n'y a pas eu de soucis particuliers", confie Flavien Gonnehaut, riverain du foyer de migrants. "On ne le côtoye pas plus que ça parce que finalement, ils rentrent, ils sortent, ils font un peu leur vie."
La mairie de Vitry tente elle d'encourager les contacts avec la population. Des matchs de foot sont organisés, une visite de l'Hôtel de ville a aussi été proposée.
Cas rare, aucun migrant n'a quitté la commune. "Ils sont tous restés sur place. C'est-à-dire que les qualités d'accueil ont été excellentes. Il faut dire que les services de l'État ont mis le paquet", précise Jean-Pierre Bouquet, le Maire (PS) de Vitry-le-François.
"Et puis il y a un très gros travail professionnel qui a été fait par le Club de prévention d'Épernay où véritablement il s'est créé quelque chose autour de ce groupe de jeunes", ajoute-t-il.
Reste un constat : la lenteur des démarches de demande d'asile. Difficile d'imaginer que la situation s'améliore dans le Grand Est, avec 1 300 nouvelles arrivées prévues dans les prochains jours.