Les abattoirs Bigard de Vitry-le-François toujours bloqués par les éleveurs de la Marne

Depuis ce lundi, la FNSEA, principal syndicat du secteur a appelé les éleveurs bovins à se mobiliser pour une revalorisation du prix d'achat de la viande de bœuf.

Près de 35 éleveurs de la Marne et de la Meuse manifestent devant l'abattoir Bigard de Vitry-le-François. Ce lundi, des éleveurs des Ardennes les avaient rejoint. Mercredi, ceux de Haute-Marne devraient prendre part à cette manifestation.

Ce lundi, les éleveurs bovins bloquaient une quinzaine d'abattoirs à travers la France, soit environ la moitié de la capacité du secteur, dans l'espoir d'obtenir une revalorisation des prix de la viande de boeuf, deux jours avant une réunion au ministère de l'Agriculture.

La raison de cette manifestation est la baisse de 20% par rapport au prix payé producteur il y a 12-15 mois, alors qu'il n'y a pas de surproduction", explique Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Selon lui, transformateurs et distributeurs font baisser les prix à tel point que le revenu des producteurs de viande bovine a chuté à "11 ou 12.000 euros par an".

Quelques dizaines d'agriculteurs à chaque fois ont organisé le blocage en apportant à l'aide de tracteurs des pneus, gravats ou palettes, pour fermer les accès des abattoirs aux animaux vivants qui auraient dû commencer à y arriver à partir de lundi matin.

Le toujours moins cher a ses limites

Une bonne partie des éleveurs compte maintenir le blocage jusqu'à mercredi, voire le prolonger s'ils ne sont pas satisfaits du résultat de la table ronde prévue ce jour-là entre les professionnels du secteur (producteurs, abattoirs et distributeurs) au ministère de l'Agriculture.

Mi-mai, une première réunion sur le sujet avait tourné court. Elle avait déjà incité les éleveurs à mener des opérations coup-de-poing dans plusieurs abattoirs. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll en avait alors appelé "à la responsabilité de chacun", et demandé aux participants de formuler "des propositions concrètes". Le Groupement des Mousquetaires (Intermarché) a annoncé la semaine dernière sa décision d'augmenter ses prix d'achat auprès des éleveurs bovins et porcins en crise. Pour le boeuf, l'augmentation serait de 5 centimes/kg par semaine. "On peut comprendre cette réévaluation progressive des cours, jusqu'à atteindre les coûts de production. Ça ne peut pas se faire d'une seul coup" approuve Jean-Pierre Fleury.
Mais, relève-t-il, "pour le moment Intermarché est la seule enseigne à être sortie du bois : chez les autres c'est silence radio".

Voir notre direct dans le JT 12/13 de ce mardi 16 juin 2015