Une grande campagne de vaccination contre le papillomavirus est lancée en France. Elle se fait directement dans les collèges. C'était le cas ce mercredi 4 octobre au collège Chopin à Nancy (Meurthe-et-Moselle). L’objectif de cette campagne est de vacciner les élèves de 5ᵉ, filles et garçons, mais aussi et surtout de les sensibiliser.
Certains collégiens entendent ce mot pour la première fois ; la prononciation n’est pas évidente. Papillomavirus. Après quelques formalités devant le médecin de l’école, plusieurs élèves souhaitent se faire vacciner. Parmi eux, Ruben, qui a bien conscience des dangers de cette maladie. "J’ai appris qu’on pouvait avoir un cancer, que c’était très dangereux, qu’il fallait faire attention. J’en ai parlé un peu, j’ai montré les vidéos qu’on avait faites en SVT, du coup, j'ai expliqué à mon père qu’il fallait se faire vacciner", raconte le jeune homme, teeshirt retroussé, prêt à se faire piquer.
Véronique Henri, l’infirmière en charge de la vaccination, constate que tous les élèves ne se sont pas égaux face à la prévention. "Certains sont déjà bien au courant, je pense que les parents ou le médecin traitant ont fait le travail d’information, d’autres, pas trop. Mais ça nous permet de les initier et de leur apporter les informations nécessaires", dit-elle au micro de Vincent Le Goff.
Au moins 30% d'élèves à vacciner
Au collège Frédérique Chopin à Nancy, un quart des élèves se sont portés volontaires pour ce jour de vaccination. Mais, selon l’équipe médicale, une campagne de sensibilisation destinée aux 11-14 ans est absolument nécessaire. C’est à cet âge, avant les premiers rapports sexuels, qu’il faudrait généraliser le vaccin pour éviter les cancers des parties génitales. Les infections aux papillomavirus sont responsables de plus de 6000 cancers par an en France.
"On s’appuie sur des expériences étrangères, notamment en Australie et en Suède où ça fait plus de 15 ans qu’on vaccine garçons et filles. Ce vaccin est très bien toléré, on a beaucoup d’études qui le démontrent", explique Arielle Brunner, directrice de la programmation et de la prévention de la santé à l’ARS.
En Meurthe-et-Moselle, près de 9000 collégiens sont ciblés, pour un objectif de 30% d’élèves vaccinés. Pour Catherine Pierre, directrice académique adjointe de Meurthe-et-Moselle, cette campagne est une bonne chose, mais elle devrait débuter plus tôt. "Cette année, on a mis très rapidement en place cette campagne, mais je pense que pour l’année prochaine, on saura prendre davantage de temps de sensibiliser les élèves dès la fin de l’année de 6ᵉ".
La seconde dose sera administrée aux adolescents concernés au printemps prochain. Le vaccin au collège est entièrement gratuit pour les parents.