Moment d'émotion ce 31 janvier dans l'hémicycle de la Métropole du Grand Nancy. C'était la dernière séance sous la présidence d'André Rossinot. La fin d'une très longue carrière politique puisque l'élu de 80 ans, qui ne se représente pas aux municipales, abandonne ainsi son dernier mandat exécutif.

L'ordre du jour de la séance était austère : le budget primitif 2020. Il s'agissait pour l'équipe sortante de tout mettre au carré pour la prochaine mandature, c'est-à-dire pour les élus qui sortiront des scrutins municipaux de mars prochain dans les 20 communes de la métropole.

Mais auparavant, André Rossinot a tenu à faire ses adieux à ses collègues. Il les a remercié pour les vingt ans de travail accompli sous sa présidence.  "J'aime bien ce qu'on a fait ensemble" a-t-il conclu, sans excès d'émotion visible. Ce n'est pas le genre du bonhomme.

Au nom des élus, Pierre Boileau, vice-président chargé des finances, s'est livré à un hommage appuyé. En citant... "le bon roi Stanislas, à qui vous ressemblez", qui disait : "Le vrai bonheur consiste à faires des heureux".  Puis l'assemblée s'est levée pour applaudir longuement la vedette du jour.

Chaynesse Khirouni, présidente du groupe de gauche, y est allée de son compliment : "Nous avons eu des débats vifs, mais je salue votre engagement pour ce territoire"... avant d'aborder le budget et les sujets qui fâchent.

Métropole

A son actif, André Rossinot met volontiers en avant l'obtention, en 2016, du statut de Métropole. Ce qui n'était pas évident pour une agglo de seulement 260.000 habitants. Il a "décroché" ce statut en raison de la longue tradition intercommunale à Nancy : un district dès 1959, une fiscalité propre en 1973, la Communauté Urbaine en 1996.
Les maires ont l'habitude de travailler ensemble et des vice-présidences ont été attribuées à l'opposition. Une culture du compromis plus proche de la gouvernance européenne que de la tradition française du "fait majoritaire". Ce qui n'exclut pas des confrontations parfois musclées.

Cinquante ans de vie politique

Médecin et enseignant en médecine, André Rossinot a surtout consacré un demi-siècle à la ville de Nancy et à son agglomération, dont trente ans comme maire :
  • 1969 : conseiller municipal de Nancy
  • 1977 : adjoint aux affaires sociales
  • 1983 : maire de Nancy (jusqu'en 2014) et vice-président au District
  • 1989 - 1992 : président du District de l'agglomération nancéienne
  • 1995 - 2001 : vice-président de la Communauté urbaine du Grand Nancy (CUGN)
  • depuis 2001 : président de la Communauté urbaine, devenue la Métropole du Grand Nancy.
A quoi il faut ajouter une riche carrière nationale :
  • Quatre fois député de la Meurthe-et-Moselle, entre 1978 et 1997
  • Deux fois ministre, dans deux gouvernements de cohabitation : Chirac en 1986-88 (aux Relations avec le Parlement) et Balladur en 1993-95 (Fonction publique)
  • Président du Parti Radical à plusieurs reprises
  • Secrétaire général de l'Association des Maires de Grandes Villes de France
  • Vice-président au Conseil Régional de Lorraine (1983-88)... 
Un parcours comme on n'en verra plus, en raison des lois qui limitent aujourd'hui le cumul des mandats... et sans doute aussi d'une évolution des moeurs politiques, tant chez les électeurs que chez les élus eux-mêmes.

Pour sa part, "Dédé" comme l'appellent les Nancéiens, n'est pas du tout dégoûté de la vie politique. Il part, conscient de l'avance de l'horloge - il aura 81 ans au mois de mai - mais il a promis à ses collègues de la métropole qu'il reviendrait de temps en temps les voir. Dans les tribunes du public.
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