Frelons asiatiques : de nombreux signalements en Meurthe-et-Moselle cet été

Le frelon asiatique s'installe en Lorraine. Dans les Vosges mais aussi en Meurthe-et-Moselle du sud au nord et à Nancy. Cette espèce invasive que craignent les apiculteurs ne peut pas être éradiquée, elle peut seulement être piégée avec des dispositifs spécifiques pour ne pas nuire à la biodiversité.

C'est le nouveau fléau des apiculteurs, le frelon asiatique sévit depuis 2015 dans l'est de la France. Cet été, sa présence est particulièrement signalée dans l'Aube, la Marne, les Vosges et la Meurthe-et-Moselle.

Le frelon asiatique a les pattes jaunes, le thorax noir avec une bande orange

Liliane Macadré, référente frelon asiatique 54

"Il est très présent à Nancy et dans le sud de la Meurthe-et-Moselle mais on commence à le voir arriver dans le nord du côté de Longwy et aussi dans la Meuse", explique Liliane Macadré, référente frelon asiatique pour la Meurthe-et-Moselle.

Les signalements ont été nombreux cet été mais la présence du frelon asiatique n'a pas toujours été avérée car les particuliers le confondent encore beaucoup avec le frelon européen. "On ne peut pas les confondre. Pour les distinguer, il faut savoir que l'asiatique, Vespa Velutina, a les pattes jaunes, le thorax noir avec une bande orange et qu'il est plus petit que l'européen dont l'abdomen est jaune avec les pattes foncées".

Un tueur d'abeille

Si le frelon asiatique fait autant parler de lui ça n'est pas forcément à cause des piqures qui ne sont pas plus dangereuses pour l'homme, tout dépend de la sensibilité de la personne qui sera piquée et du contexte. Par exemple, l'hyménoptère est vraiment dangereux à proximité de son nid, il peut dans ce cas projeter son venin dans les yeux de sa victime et provoquer des brulures graves.

S'il inquiète autant le monde apicole c'est parce qu'il peut décimer une colonie en quelques jours. Le frelon asiatique est un prédateur qui découpe des abeilles et se nourrit de leur abdomen la partie la plus nutritive. Patrick Thomas, apiculteur à Dieulouard en fait actuellement les frais. Plusieurs fois par jours il doit inspecter ses ruchers pour voir si le frelon est présent. Pour s'en prémunir il a installé plusieurs dispositifs : des grilles sur ses ruches, un piège spécifique et la fameuse raquette électrique.

"Je mets des appâts dans mon piège, du salé et du sucré, ça fonctionne plutôt bien, chaque jour je retrouve plusieurs individus morts" 

Un piégeage limité

Eradiquer cette espèce invasive apparue pour la première fois en France dans le Lot-et-Garonne en 2004 est impossible. D'ici quelques jours des milliers de fondatrices vont sortir de leurs nids bien cachés dans des arbres encore feuillus. Elles vont se cacher pour hiverner avant de réapparaître au printemps se trouver un territoire et construire un premier nid primaire cette fois-ci détectable avant de construire un nid secondaire plus difficile à trouver. 

Il ne faut pas piéger n'importe comment pour ne pas nuire aux autres insectes

Liliane Macadré, référente frelon asiatique 54

Liliane Macadré n'est pas très optimiste pour l'avenir : "notre seul moyen de limiter la présence du frelon asiatique dans nos ruchers c'est de le piéger. On a l'autorisation de le faire au printemps mais ça ne résout pas tout et il ne faut pas le faire n'importe comment pour ne pas nuire aux autres insectes, les papillons, les mouches, les guêpes et toute l'entomofaune". 

Des pièges spécifiques existent, c'est ce qu'utilise l'apiculteur de Dieulouard : "c'est une cage avec des entrées calibrées, les guêpes et les abeilles peuvent sortir mais les frelons se retrouvent prisonniers".

La destruction des nids

Pour obtenir des informations et des conseils sur le frelon asiatique vous pouvez contacter le Groupement de Défense Sanitaire Apicole de votre département ou la Fredon Lorraine. Si vous suspectez sa présence en Meurthe-et-Moselle vous pouvez contacter le 08 58 39 55 72 ou envoyer un mail sur : frelonasiatique.54@info.fr.

Il ne faut surtout pas essayer de détruire un nid de frelon asiatique soi-même mais faire appel à des professionnels : les pompiers ou des désinsectiseur. Un service payant dont le prix peut être très variable.