Marie Schouler, 79 ans, est résidente à l'Ehpad de Gerbéviller depuis janvier 2019. Sa fille souhaite qu'elle rejoigne l'Ehpad de Blainville-sur-l'Eau, au plus près de sa famille, et de la structure qui l'accompagne dans le traitement de son Alzheimer. Pas si facile...
Cela fait 5 ans que la maladie d'Alzheimer a été diagnostiquée chez Marie Schouler. A 79 ans, elle est toujours autonome mais ne peut plus vivre seule. Depuis le décès de son mari en janvier 2019, elle réside à l'Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Gerbéviller, seule place disponible à l'époque.
Marie Schouler a toujours habité à Blainville-sur-l'Eau. Depuis 3 ans, elle est prise en charge à l'accueil de jour Les Alondrelles des trois rivières, une structure dont l'objectif est de ralentir au maximum la progression d'Alzheimer. Des soins sans médicaments, mais avec de la stimulation cognitive. Depuis qu'elle s'y rend quotidiennement, les résultats sont spectaculaires : la maladie ne progresse plus.
Des trajets quotidiens
Pour rejoindre son accueil de jour, Marie Schouler est conduite tous les jours de Gerbéviller à Blainville-sur-l'Eau. Des trajets qui engendrent un surcoût pour la famille (environ 350€ par mois) et de la fatigue pour Marie Schouler : "Pour mon âge, c'est pas ce qu'il y a de plus marrant. J'aimerais mieux être sur place."Aujourd'hui, sa fille Isabelle demande à ce qu'elle rejoigne au plus vite l'Ehpad de Blainville-sur-l'Eau. Une solution idéale : l'établissement est à quelques mètres de l'accueil de jour. Et au-delà de l'aspect pratique, il y aurait un réel bénéfice thérapeutique.
"Elle fait 40 minutes de transport par jour, c'est fatigant, les médecins le déconseillent", affirme Isabelle Schouler.
Renouer le lien social
En revenant habiter là où elle a toujours vécu, Marie Schouler rencontrera des personnes, reconnaitra des lieux qu'elle connait déjà. "Ce n'est pas un détail car elle retrouverait ses repères. Ainsi, on stimule la mémoire à long terme, et on retarde les effets de la maladie, explique Jean Renaud, le président de l'accueil de jour de Blainville-sur-l'Eau. En allant faire ses courses par exemple, elle peut croiser des connaissances et des lieux familiers, ce qui évite la rupture de lien social."55 personnes en attente
Du côté de l'Ehpad de Blainville-sur-l'Eau, on comprend la situation. Cependant, le directeur par intérim des Ehpad "Vivre" de Blainville-sur-l'Eau et Rosières-aux-Salines, Jérôme Malfroy, estime que la situation n'est pas urgente et prioritaire : "55 personnes sont en attente d'un placement dans l'un des deux établissements. J'ai plusieurs situations d'urgence médicale et sociale qui me conduisent aujourd'hui à privilégier certaines admissions de personnes qui n'ont pas de places en Ehpad et qui en ont besoin."Et de relativiser : "Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de possibilité de rapprochement pour Madame Schouler. Je salue l'effort fait par la famille pour améliorer au mieux sa prise en charge." Les demandes de placement en Ehpad ne sont pas centralisées. Chaque établissement gère sa liste d'attente.
Isabelle Schouler continue de se mobiliser pour obtenir le transfert de sa mère. Selon elle, il y a urgence. Un jour de traitement de perdu, c'est un jour de gagné pour la maladie.