Grand Est : arrêter de fumer, avec le dispositif mois sans tabac

Le Grand Est est la quatrième région à compter le plus de fumeurs en France. La sixième édition du mois sans tabac, qui a débuté le 1er novembre, propose une aide concrète à ceux qui veulent arrêter, grâce à de nombreux outils et un accompagnement spécialisé.

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Le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable en France et la région Grand Est avec ses 1.200.000 fumeurs quotidiens est en première ligne.

Le mois sans tabac a justement débuté ce lundi 1er novembre 2021, partout en France. Pourquoi un mois ? Le professeur Yves Martinet, président du Comité National contre le Tabagisme et président de Grand Est sans tabac nous répond : "Arrêter de fumer pendant un mois multiplie par cinq ses chances d’arrêter définitivement".
Un argument de poids, car après trente jours les symptômes de manque : nervosité, irritabilité se réduisent. Encore faut-il franchir le pas si difficile pour les fumeurs pour lesquels la cigarette est ancrée dans le quotidien. 
Pour cela il existe différents sites pour s'inscrire dans le dispositif :

Et ça marche ?

Se faire aider par un professionnel augmente de 70 % les chances de réussir son sevrage.
Le mois sans tabac facilite justement l’accès à un entretien avec un pro, en présentiel, en visioconférence ou par téléphone. Le kit d’arrêt du tabac qui accompagne l’inscription vous permet également d’accéder à un programme sur 40 jours, avec des conseils pour vous aider dans cette démarche difficile, avec 10 jours pour se préparer et 30 jours pour arrêter.

Mais quid des résultats à long terme ? 
Une étude du baromètre de Santé Publique France semble prouver l’efficacité du dispositif.  Lors de la première édition du mois sans tabac, 380.000 fumeurs ont fait une tentative d’arrêt de la cigarette. Un an après, 6 à 10% étaient toujours abstinents, contre 3 à 5% des fumeurs qui avaient essayé d’arrêter sans aide extérieure, les résultats sont donc meilleurs via le mois sans tabac.

Après un élan des inscriptions au mois sans tabac entre 2016 et 2019, l’année 2020 et ses confinements ont ralenti le processus.
Seuls 125.000 fumeurs se sont inscrits l'an dernier et 27% d'entre eux ont vu leur consommation augmenter pendant cette période en particulier chez les 25/34 ans. Mais parallèlement les prescriptions de substituts à la nicotine ont augmenté en 2020 : un million de français y ont eu recours, un chiffre qui a triplé en trois ans grâce à leur remboursement par l'assurance maladie.

Dans le Grand Est se sont 322.260 substituts nicotiniques qui ont été prescrits à 77.000 patients, tout particulièrement en Meurthe-et-Moselle, Moselle et Bas Rhin.

Génération sans tabac

"Le plus facile pour arrêter de fumer, c'est de ne pas commencer", Yves Martinet.

Plus généralement, la politique anti-clope s’accélère avec des lieux sans tabac qui se multiplient. Ainsi la Ligue contre le cancer vient de proposer la généralisation de l'interdiction de fumer aux abords des établissements scolaires, dans un périmètre de 500 mètres, pour "dénormaliser la consommation de tabac" et pour toucher les jeunes. 
200.000 d'entre eux touchent pour la première fois à une cigarette chaque année et les 2/3 restent fumeurs par la suite. Une proposition qui fait écho à la volonté du chef de l'état d'avoir la première génération sans tabac (moins de 5% de fumeurs) en 2030, un objectif décrété par Emmanuel Macron et réaffirmé en mars 2021 lors de la présentation du plan anti-cancer.

Cette proposition s'inscrit aussi dans une politique d'élargissement de zones non-fumeur, qu'adoptent de plus en plus de municipalités. Ainsi, Nancy expérimente déjà des parcs sans tabac et des villes sans tabac se développent sur le modèle de Thionville, Joinville (52) et Mulhouse (68). Les autres mesures coercitives restent le prix du tabac et l'interdiction de vente de cigarettes aux mineurs, par les buralistes, peu respectée.

Pour rappel, le tabagisme provoque le décès de 75.000 personnes chaque année.

 

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